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Chômage : l’Adem enfin dans son rôle


Au Luxembourg, le chômage demeure élevé et en général, les jeunes s’en sortent mieux que les plus âgés.

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Pour le ministre du Travail et de l’Emploi, il est urgent d’augmenter le personnel de l’Adem. (Photo : Alain Rischard)

Qui dit travail dit chômage. Globalement le Luxembourg affiche un taux de croissance élevé et compte beaucoup d’embauches. Néanmoins le chômage n’a pas régressé de façon notable, même si Nicolas Schmit, le ministre du Travail et de l’Emploi, note sa « stabilité ».

La pression sur le marché du travail resterait forte, en particulier à cause du fort taux de chômage en Lorraine.

En même temps, à l’Agence pour le développement de l’emploi (Adem), les offres d’emploi auraient augmenté. De plus en plus de postes ouverts seraient déclarés. On se demande pourquoi cela n’a pas eu lieu plus tôt, l’Adem étant après tout « un instrument pour contrôler le marché du travail », comme le rappelle Nicolas Schmit.

Autre détail cocasse : pour la première fois, contrairement aux années précédentes, l’Adem dispose enfin de chiffres sur le nombre d’embauches. Sans doute n’était-ce pas une priorité dans le passé. Mais la situation du marché de l’emploi a changé.

De 2013 à 2014, 9 136 nouveaux postes ont été créés et 120 000 personnes recrutées, ce que Nicolas Schmit qualifie de « considérable ». L’intérim, qui représente un cinquième des embauches serait en augmentation, signe d’une conjoncture négative et indicateur de l’hésitation des entreprises.

> Un chômage de longue durée stigmatisant

Concernant la garantie pour la jeunesse, introduite fin juin 2014, Nicolas Schmit a qualifié de « très encourageant » les chiffres actuels. Ils prouveraient une régression du chômage des jeunes. Le but de ce programme est d’encourager ces derniers à s’inscrire auprès de l’Adem, mais aussi de réduire la durée des inscriptions.

Schmit a d’ailleurs insisté sur « l’effet stigmatisant du chômage de longue durée », même si ce type de chômage concerne surtout des personnes présentant des maladies ou autres déficits.

Reste que la garantie pour la jeunesse se voit toujours confrontée à un obstacle de taille, à savoir le fait qu’un grand nombre de jeunes abandonnent le programme en cours de route, sans avoir réussi à se faire embaucher. Le nombre insuffisant de conseillers (un conseiller pour deux cents jeunes) y est certainement pour quelque chose.

Toutefois, 77% auraient choisi de ne pas quitter le navire. Et 70% auraient reçu une « offre de qualité », « résultat appréciable » selon Schmit. Enfin, 62% auraient réussi à décrocher un emploi.

Le ministre du Travail et de l’Emploi ne cache pas que pour mener à bout la réforme de l’Adem, il va falloir plus de ressources. Ainsi au moins 22 postes supplémentaires devront être créés au sein de l’agence pour l’emploi. L’Adem verra aussi la naissance d’une plateforme e-Adem d’ici la fin de l’année.

Mais le plus grand défi, ce sont les 5 000 chômeurs âgés de plus de 50 ans. En 2014, ils représentaient à eux seuls 26% du chômage global, 2% de plus qu’en 2013.

En tout, parmi eux, les chômeurs de longue durée représentent 69%. En plus, 88% des personnes qui bénéficiaient de mesures de reclassement sont au chômage depuis plus d’un an. Nicolas Schmit attend donc avec impatience la loi relatif au reclassement.

Le projet « Relancer ma carrière » est spécialement destiné à sortir ces gens de l’absence de perspective où souvent ils se trouvent afin de les soutenir psychologiquement. On prévoit encore le remboursement des cotisations sociales et le recentrement sur la formation.

> Un droit à la formation

Voilà pourquoi Nicolas Schmit dit œuvrer pour que chaque demandeur d’emploi bénéficie d’un droit légal à participer à des formations, l’État s’engageant à les préfinancer à une hauteur de 3 000 euros. Un accord allant dans ce sens a été conclu avec la Chambre de commerce et la Chambre des salariés.

À la mi-mars seront présentés les premiers résultats des engagements pris par l’Union des entreprises (UEL) de créer 5 000 emplois.

Un certain nombre de lois sont en route, notamment celle sur le dialogue social dans les entreprises, sur le reclassement, la politique des âges, la réforme des préretraites, des mesures pour l’emploi, sur la Maison de l’orientation, ainsi qu’une loi contre le dumping social, qui prévoit de doter l’Inspection du travail et des mines (ITM) de nouveaux moyens.

Il aura aussi été question des priorités dans le cadre de la présidence luxembourgeoise du Conseil européen, cette année, à l’occasion de laquelle sera organisé un séminaire sur la relance de l’Europe sociale, en partenariat avec la Fondation pour l’Europe de Jacques Delors.

De notre journaliste Frédéric Braun

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