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The Last Face n’en vaut pas la Penn


Sean Penn et la distribution de son décevant The Last Face. (Photo AFP)

Décidément, les grands auteurs ne semblent pas avoir leur place cette année en compétition. Après les déceptions Andrea Arnold, Olivier Assayas, Pedro Almodovar, Dardenne, Nicolas Winding Refn et dans une moindre mesure Xavier Dolan, voici Sean Penn et son The Last Face, une histoire d’amour sur fond d’aide humanitaire.

Tout commençait bien. En plein conflit au Liberia, des médecins dévoués de «Médecin du Monde» tentent de faire leur travail. Avec l’engagé Sean Penn, sur un tel sujet, on est en droit d’attendre un film poignant, dénonçant les pouvoirs politiques. Au générique, on retrouve Charlize Theron, Javier Bardem, Adèle Exarchopoulos et Jean Reno.

Mais c’est le duo Theron-Bardem que Sean Penn voulait mettre en évidence au détriment du sujet qui nous paraissait important. « Cela faisait longtemps que je pensais à ce film et c’est en relisant le script que je me suis dit que le duo Charlize Theron et Javier Bardem feraient un couple parfait. De plus, j’aime travailler avec de bons acteurs et actrices ».

Il a donc bifurqué vers une histoire d’amour aussi classique que banale dégageant une puissante odeur de ce qui a de plus désagréable dans le cinéma hollywoodien : clichés, sentiments appuyés des protagonistes et fin prévisible.

Quel dommage alors que Sean Penn avait quelque chose entre les mains de tellement beau à réaliser. Mais il assume pleinement ses choix : «je soutiens mon film et mes choix. En même temps, je respecte ce que pensent les gens. De toute façon, je ne peux rien ajouter. Le film sera présenté ce soir et après, il vivra sa vie.»

A Cannes, Thibaut Demeyer

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