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Black Panther, un Marvel «mordant»


Le studio Marvel vient de relancer Black Panther, un superhéros à part, monarque noir africain du pays le plus avance au monde. Un vrai phénomène d'édition.

Phénomène autour du retour de Black Panther, superhéros africain de Marvel.

Le studio Marvel vient de relancer Black Panther, un superhéros à part, monarque noir africain du pays le plus avancé au monde, dont les nouvelles BD sont de véritables phénomènes d’édition, avant la sortie d’un film du même nom, en 2018.

Lancée en avril, cette nouvelle version du superhéros dont le costume le fait ressembler à une panthère, s’est déjà écoulée à 330 000 exemplaires pour le seul premier numéro, selon Marvel. Black Panther, qui vient de fêter ses 50 ans, est un ancien de la grande famille des superhéros. Il «a toujours été un personnage apprécié des fans», souligne Ben Saunders, directeur du programme sur la BD à l’université d’Oregon.

Mais Marvel lui a offert une cure de jouvence en le plaçant sous la plume de Ta-Nehisi Coates, un auteur en vogue qui a fait sensation l’an dernier avec son livre Between the World and Me, une lettre à son fils sur la place des Noirs dans la société américaine. «Ça devait arriver. (…) Cela faisait sens», résume Axel Alonso, rédacteur en chef de Marvel Comics, qui explique que l’écrivain est un fan de «comic books», des albums de superhéros.

«Il y a plus de gens intéressés par l’auteur que par le héros, alors que c’est plutôt l’inverse d’habitude», remarque Robert Battle, vendeur chez Midtown Comics, une librairie spécialisée de Manhattan. Ta-Nehisi Coates «a attiré l’attention de beaucoup de gens qui ne lisent pas, d’ordinaire, d’albums de superhéros», abonde encore Ben Saunders. L’auteur a encore accentué le sérieux et la gravité de Black Panther, un superhéros pas comme les autres.

Son alter ego, T’Challa, est noir, titulaire d’un doctorat de physique et roi de Wakanda, un pays africain imaginaire, considéré comme le pays le plus développé au monde. «Ta-Nehisi est un conteur formidable qui maîtrise la langue et il a des choses à dire sur nous, sur l’homme, l’humanité, qui transcendent la politique», fait valoir Axel Alonso.

«Black Panther est une exception»

Dans la nouvelle série, Black Panther est ainsi notamment aux prises avec un soulèvement populaire qui conteste sa légitimité. «Ce n’est pas le genre de problème qu’un superhéros peut régler d’un coup de poing», souligne Axel Alonso. «J’adore le personnage», s’enthousiasme Josh Johnson, un autre vendeur de chez Midtown Comics. «Je suis plus intéressé par l’aspect politique de son histoire», explique-t-il. «Je me suis mis à le suivre plus jeune parce que je ne savais pas qu’il y avait des superhéros en dehors de New York.»

Black Panther n’est pas le premier ou le seul superhéros noir, loin s’en faut. Falcon, John Stewart (Green Lantern), Black Lightning ou Luke Cage avaient déjà également posé des jalons. Mais pour Jonathan Gayles, professeur d’études afro-américaines à l’université Georgia State, «Black Panther est une exception.» Il sort du lot parce qu’en tant que superhéros africain, il échappe à l’histoire raciale des États-Unis», explique-t-il, alors que «les premiers superhéros afro-américains ont été lestés de stéréotypes associés aux hommes noirs».

Parce qu’il est étranger, «il ne représente pas le même niveau de menace qu’un superhéros afro-américain», considère Jonathan Gayles, qui a réalisé un documentaire sur les superhéros noirs. «Je pense que ces albums peuvent attirer des lecteurs noirs» ainsi que des lecteurs de Ta-Nehisi Coates, «mais je crois que T’Challa, comme tous les meilleurs personnages de Marvel, intéressera les lecteurs de toutes origines parce que son histoire est universelle», conclut Axel Alonso.

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