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Lettre de Cannes, épisode 2 : un début électrique


Le réalisateur australien George Miller préside cette année le jury du festival de Cannes. (Photo : Thibaut Demeyer)

Les restes du violent orage qui s’est abattu cette nuit sur la ville de Cannes ou le stress de l’ouverture justifient-ils cette ambiance très électrique de ce matin, peu avant la projection de presse du film de Woody Allen «Café Society» qui, dans quelques heures, sera présenté officiellement après la cérémonie d’ouverture assurée par l’acteur Laurent Laffite ?

On nous l’a assez répété dans les divers communiqués de presse : cette année, le Festival sera sous très haute surveillance, entraînant des mesures pas toujours agréables mais bien utiles en ces temps incertains. La fouille des sacs avant l’entrée en projection et le dépôt de ceux-ci en consigne sont des choses nécessaires et indispensables. Néanmoins, certaines personnes n’ont peut-être pas pris la peine de lire ces communiqués de presse comme ce journaliste Italien déclarant à qui veut bien l’entendre : «cela fait 18 ans que je viens à Cannes et jamais on ne nous a demandé pareille chose. Vous devriez alors mettre à l’entrée que les sacs sont interdits.» À croire que ce monsieur a la mémoire défaillante car cette mesure a été prise dès mai 2002.

La patience, qualité première à Cannes

C’est traditionnel, le film d’ouverture est toujours présenté à la presse à 10 heures alors que durant tout le festival, les séances de presse débutent à 8h30. Tout aussi traditionnel est l’endroit de la projection à savoir à la Salle Debussy et non à l’Auditorium Lumière comme les autres jours. Une différence qui a son importance en matière de places, obligeant à prendre nos quartiers devant la salle en question au moins une heure avant la projection.

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À l’issue de celle-ci, c’est la rencontre avec Woody Allen himself qui nous attend. Mais pour cela, il faut être une bonne heure à l’avance pour espérer occuper une des 150 chaises de la salle de conférence de presse pour 4 000 journalistes accrédités. Mais l’attente vaut son pesant d’or car, une fois encore, Woody Allen a réussi à illuminer cette journée au ciel chargé et à l’ambiance électrique par des réflexions dont il en a le secret comme «être célèbre offre bien plus d’avantages que d’inconvénients» ou «je n’aime pas la compétition dans le milieu artistique parce qu’on ne peut pas comparer un Rembrandt avec un Rubens.»

De la rencontre avec Woody Allen, nous sommes passés, après avoir à nouveau attendu 1h30, à celle avec le jury, présidé cette année par le réalisateur australien George Miller. Ce soir, pendant que le tout cinéma montrera les Marches pour la cérémonie d’ouverture, nous assisterons au premier film de la compétition «Sieranevada» de Cristi Puiu avant de nous retrouver trois heures plus tard et en smoking sur la Plage du Majestic dans le cadre du cocktail dinatoire de bienvenue à la presse internationale. Il n’y a pas à dire, le Festival de Cannes a tout de même de bons côtés.

À Cannes, Thibaut Demeyer

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