Il ne parle pas de peur, mais apporte des réponses aux questions que se pose la population. Le gouvernement fait beaucoup pour l’intégration et pas seulement en faveur de la communauté des réfugiés, estime le Premier ministre Xavier Bettel. Il parle aussi de la fiscalité et des Panama Papers, dans un entretien à paraître lundi. Extraits.
Le CSV, principal parti de l’opposition, vous reproche de ne pas vous emparer de certains sujets qui font le lit des partis d’extrême droite, leur laissant ainsi un boulevard à chaque élection en Europe. Avez-vous des tabous ?
Xavier Bettel : On doit pouvoir parler de tout, mais la manière d’en parler est importante. Le CSV nous a livré un discours qui évoque des peurs en relation avec une communauté dont quelques éléments peuvent effectivement représenter une menace. Claude Wiseler a parlé des peurs des gens, sans s’arrêter sur le logement ou sur l’emploi qui font partie des problèmes réels. Ce qui m’a gêné, c’est de l’entendre dire que les gens avaient peur de la façon dont l’islam allait se développer. Mais les gens ont des craintes par rapport à l’islamisme, c’est-à-dire une société qui fonctionne selon les règles religieuses de la charia. Ils ont mis de l’huile sur le feu en parlant des réfugiés ignorant tous les efforts menés par l’OLAI, des cours d’intégration qui sont organisés, de tous ces bénévoles qui travaillent au quotidien au niveau de l’éducation, de l’apprentissage des langues, etc. Et quand on parle de l’islam, on nomme la religion des musulmans. Le CSV a un peu tout mélangé créant un flou regrettable, en s’en prenant à une communauté sans définir clairement l’ennemi. Et la seule motion que les chrétiens-sociaux déposent après deux jours de débat, concerne l’interdiction de la burqa. Conclusion logique.
Donc, ces peurs dont parlait Claude Wiseler n’existent pas, selon vous ?
Il ne faut pas nier que les gens se posent des questions. Il y a une différence entre une peur et une interrogation et le fait de ne pas obtenir de réponse. Quand je parlais des réfugiés tout à l’heure, j’expliquais ce qui est fait en matière d’intégration et ça rassure les gens de savoir que l’on ne laisse pas une société parallèle s’installer dans ce pays. Il ne faut pas oublier que les réfugiés que nous accueillons ont fui le terrorisme. Un terroriste qui est parti de Syrie en tant que terroriste n’a jamais été un réfugié.
[…]Un autre reproche formulé à la suite de votre déclaration devant les députés a été l’absence de la moindre référence à l’affaire LuxLeaks et aux Panama Papers qui sont aussi une affaire politique en lien avec la reconnaissance du statut de lanceur d’alerte. Pourquoi ce choix délibéré ?
Concernant les LuxLeaks, je le répète, un procès a lieu actuellement et je refuse de m’en mêler. En tant que Premier ministre, je respecte avant tout notre code pénal. Quant au statut de lanceur d’alerte, je rappelle que le ministre de la Justice, Félix Braz, est actuellement en train d’examiner une modification de la loi que nous avons au Luxembourg sur les lanceurs d’alerte. Non seulement elle a le mérite d’exister et nous sommes un des rares pays à disposer d’une telle législation, encore travaillons-nous à son amélioration. Mais je dirais d’une manière générale que l’optimisation fiscale a été notre fonds de commerce pendant des années, un système qui marchait à fond et qui est légal et on savait bien y faire. Arrêtons de cracher sur notre passé, je suis content simplement aujourd’hui que l’on ne figure sur plus aucune liste noire ou grise et que la Place soit connue pour son savoir-faire en matière d’autres produits financiers.
Propos recueillis par Geneviève Montaigu
C’est clair que l’optimisation fiscale , terme moins négatif que fraude fiscale marché à fonds au Luxembourg.
Quel pays en Europe peut se vanter d’avoir comme 6 ème employeur , un cabinet de conseil fiscal ? le Luxembourg évidemment. …