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« Foreign Affairs » : les dessous de la diplomatie


"Foreign Affairs" est un road movie de 18 mois de diplomatie, avec un ministre des Affaires étrangères souvent seul, fatigué, qui tente de faire entendre la voix d'un petit pays pour arriver à la paix. (Capture vidéo YouTube)

Le film « Foreign Affairs » met en lumière le travail de diplomatie du Luxembourg avec le portrait de Jean Asselborn.

À travers une heure trente de film, l’emploi du temps de Jean Asselborn fait frémir. C’est cela qui ressort de ce road movie de 18 mois de diplomatie avec un ministre des Affaires étrangères souvent seul, fatigué, qui tente de faire entendre la voix d’un petit pays pour arriver à la paix. Le film s’ouvre avec Jean Asselborn qui prend le petit déjeuner dans son salon. Le rythme est calme, lent, très lent. Au contraire du rythme effréné du ministre des Affaires étrangères qui parcourt le monde, pour éteindre les feux diplomatiques.

C’est là tout l’objet du film : montrer que le Luxembourg compte et que Jean Asselborn accède aux grands de ce monde pour faire entendre sa voix. Les pays s’enchaînent et avec cela les crises également. Le ministre est malmené en Allemagne lors d’une émission de télévision politique où on l’attaque sur les multiples sociétés «boîtes aux lettres» qu’héberge le Luxembourg et sur l’évasion fiscale.

Le ministre occupe le terrain

Pour le reste, l’ambiance est cordiale, feutrée. Jean Asselborn assène ses conditions et s’énerve un peu au téléphone entre deux rendez-vous, mais la diplomatie reprend ses droits lors des rencontres avec les dirigeants. Malgré la petite taille du pays, Jean Asselborn s’adresse à John Kerry ou Mahmoud Abbas lors d’une grande conférence sur la reconstruction de Gaza au Caire. Si la voix du Luxembourg porte sans doute peu, le ministre occupe néanmoins le terrain. Il n’hésite pas à mentionner les droits de l’homme en Iran par exemple, ou à souligner les différences de points de vue en Russie, sur le dossier ukrainien notamment.

Une scène avec un dignitaire Allemand, intraitable sur le dossier grec et qui évoque la sortie du pays de la zone euro, témoigne que la diplomatie est un travail d’écoute et surtout de longue haleine. Foreign Affairs ne montre pas d’opposition frontale : est-ce le style Jean Asselborn ou est-ce le vrai visage d’une diplomatie policée ? On ne l’apprendra pas dans ce film. Le style du réalisateur Pasha Rafiy s’apparente à celui de l’émission culte Strip Tease. Pas de musique, pas de voix off, pas d’interview. Des séquences brutes ou presque que le spectateur doit s’approprier. Le film se clôt sur une sieste de Jean Asselborn sur son canapé, dans sa maison au Luxembourg. Une scène de vie simple, qui tranche avec la complexité de sa tâche.

Audrey Somnard

Avant-première vendredi 22 avril à 19h, cinéma Utopia à Luxembourg

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