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Domenico Laporta : «Le futsal a gagné 4 ou 5 ans d’un coup»


La finale de la Coupe entre Munsbach et le FCD03. (photo Gerry Schmit)

Domenico Laporta, qui dirige l’ALSS Munsbach, vainqueur de la Coupe, après un match épique face au FCD03, se réjouit : le futsal entre doucement dans les cœurs.

L’invraisemblable scénario de la finale qui s’est terminée au bout de la nuit sur une séance de tirs au but dans une ambiance indescriptible a fait un bien fou à Domenico Laporta, qui bataille à la fédération, chaque jour, pour que sons sport reçoive un peu plus vite la reconnaissance qu’il mérite. Et Differdange – Munsbach a constitué une publicité fantastique!

Le Quotidien : Cette rencontre de lundi, jouée devant 1060  spectateurs extatiques, a marqué les esprits. Vous en avez conscience?

Domenico Laporta  : C’était effectivement spectaculaire, chaud, super! C’est mieux de gagner comme ça. Il y avait 4-1 à la pause et alors que je buvais un verre, beaucoup de gens, qui ne connaissent pas beaucoup le futsal, sont venus me féliciter. Je leur ai demandé pourquoi. Ils m’ont dit  : « Eh bien pour le titre! » Il a fallu que je leur explique qu’en salle, ça ne se passait pas comme ça. Je leur ai dit  : « Vous allez voir en deuxième période. » Et ils ont vu.

Et ils sont revenus vers vous après le match…

Pas forcément pour me féliciter cette fois. Mais pour me parler de l’intensité, du combat, de l’ambiance incroyable… C’est le spectacle dans ce qu’il y avait de meilleur. Les gens en ont eu pour leur argent.

Justement, 15  euros, ce n’était pas trop cher?

J’ai tenté d’expliquer, à la fédération, que 15  euros, c’est-à-dire les tarifs pour la finale de la Coupe de… football, c’était un peu cher. En UEFA ou au Portugal, pour un match, on ne paie jamais plus de 5  euros. Et là, ils m’ont fait fermer ma bouche  : il y avait légèrement plus de monde que la saison passée pour la même finale. Ça aurait pu être un copier-coller, mais non, il y avait une ambiance indescriptible. Et c’est ce spectacle-là qui va nous ramener bien plus de monde la saison prochaine.

Ça ne vous donne pas envie d’organiser les finales de championnat à la Coque?

Impossible. Il faudrait réserver pour trois matches. C’est plus que compliqué et on ne rentrerait pas dans nos frais, d’autant qu’on ne touche pas l’intégralité de la recette billets et buvette dans ces conditions.

On vous sent survolté après cette rencontre et on sent que cela n’a rien à voir avec le premier titre de votre club de l’ALSS.

Mais c’est parce que grâce à ce match, le futsal a gagné 4 à 5  ans d’un coup! Vous imaginez tous les gens qui vont venir aux matches maintenant? Ils en parlent entre eux. Et ça me donne bon espoir que la fédération comprenne que maintenant, il faut qu’on évolue beaucoup plus vite, qu’on soit pris plus au sérieux. J’aimerais bien qu’on se lance enfin dans un plan quinquennal de développement, et plus qu’on se contente de voir année après année.

Quelles sont les urgences?

La formation des jeunes, celle des entraîneurs et des arbitres, mais surtout des arbitres. On en a une quarantaine à l’heure actuelle, mais il faut faire augmenter la qualité.

Il y a du boulot à ce niveau. Certains débordements (crachat de fans sur arbitre, fumigène sur le parquet) n’ont pas fait une excellente publicité au futsal, lundi soir…

Cela dérange plein de gens. Mais quand on tente de faire quelque chose de positif, on nous dit non. On voulait faire une minute de silence pour les attentats, c’est-à-dire quelque chose de positif, et on nous répond  « pas la peine, on l’a déjà fait vendredi avec la sélection (NDLR  : de football, contre la Bosnie) ». Bref, il faudrait qu’on comprenne que ce n’est pas le même sport non plus, qu’on a le droit, nous aussi, de faire des choses bien.

Toujours pas de projet de sélection?

On va avoir quatre équipes de plus et former deux divisions la saison prochaine, mais de ce que j’ai cru comprendre, pour l’instant, le conseil d’administration n’y est pas encore trop favorable, à une sélection. Ça coûterait trop cher. Mais d’ici 2017 ou 2018, il faudra y venir parce qu’on a beaucoup de qualité au pays! Nous, les clubs, on aimerait plus de moyens et plus d’écoute!

Julien Mollereau

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