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Thomas Murer (Top Chef) : « Je suis très fier de représenter le Luxembourg »


Lundi, Thomas Murer a gagné sa place parmi les quatre derniers candidats du concours Top Chef, diffusé tous les lundis soirs sur M6. L’Alsacien du Luxembourg revient sur l’émission et ses performances, avec l’humilité qui caractérise ce jeune cuisinier de 27 ans.

Le Quotidien : Vous étiez seize candidats au départ, vous n’êtes plus que quatre. Est-ce une surprise de vous retrouver à ce niveau du concours ?

Thomas Murer : Oui, je ne m’y attendais pas. Au départ, je m’étais simplement fixé l’objectif d’être dans le Top 10. C’est génial, je ne réalise pas trop, je suis hyper fier. L’aventure continue et je vais essayer d’aller le plus loin possible.

Vous êtes discret à l’écran, vous êtes sûrement celui que les téléspectateurs n’ont pas vu venir…

Oui. C’est vrai qu’on ne me voit pas beaucoup à la télévision. Mais ça me va très bien ! Je suis certainement celui qui parle le moins. Sur le plateau, je suis beaucoup dans ma bulle, et la production cherche des choses plus télévisuelles. Mais personnellement, j’ai fait ce concours pour « performer » en cuisine, pas pour « performer » avec mon caractère !

Lundi, c’est encore une épreuve de la dernière chance qui vous a sauvé…

Oui, je me suis bien rattrapé, en préparant un dessert aux pommes avec des températures différentes. C’était plus un dessert à l’assiette qu’un dessert de pâtissier, et cela a beaucoup plus au chef Michel Sarran. Tant mieux !

On a l’impression que vous êtes meilleur dans ces épreuves à élimination directe que dans les autres. Pourquoi ?

Oui, je me mets peut-être moins de pression, car je n’ai pas un chef derrière moi. Je me sens mieux quand je cuisine seul.

Xavier Pincemin impressionne les chefs et apparaît comme le favori du concours, avec une cuisine plus « gastronomie de palace ». Tout le contraire de la vôtre, et pourtant vous êtes en « quart de finale »…

Oui. Même si j’ai travaillé dans de belles maisons par le passé, je revendique cette cuisine de terroir, centrée sur le respect du produit et sa mise en valeur. Cela correspond tout à fait au concept du nouveau restaurant qui ouvrira le 1er mai à Hobscheid, et dont je serai le chef. Je le répète souvent : je ne cours pas après les étoiles.

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Vous pêchez régulièrement dans le dressage de vos assiettes lors de ce concours. C’est votre point faible ?

Oui, je ne suis pas très bon dans ce domaine, j’en suis conscient. C’est un peu un art. Je me concentre davantage sur le goût, la technique du travail du produit. À moi de faire en sorte de progresser.

Les chefs vous reprochent aussi de trop en faire…

C’est ma façon d’être. Je veux faire une cuisine gourmande et généreuse, alors c’est vrai que parfois j’oublie de me concentrer sur la finition et les petits détails.

On sent chez vous moins de détermination à gagner que chez d’autres candidats. Est-ce le cas ?

Non, ce n’est pas que je m’en fous, mais je suis conscient que je ne suis pas le plus fort. Le niveau est vraiment très élevé. Je suis un peu l’outsider de ce concours, celui que personne n’attendait à ce niveau. Comme l’a dit le chef Philippe Etchebest, je suis le candidat des extrêmes, capable du meilleur comme du pire. Je me suis planté plusieurs fois, mais j’ai été peut-être celui qui a eu le plus de « coups de cœur » cette année. J’essaie de tenter des choses, ça passe ou ça casse. Alors que d’autres cherchent davantage à assurer.

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On approche de la fin du concours. Que vous a apporté cette expérience ?

Humainement, cela m’a changé. J’ai pris confiance en moi, en mes capacités, en me mesurant à d’autres cuisiniers talentueux.

L’engouement autour de votre performance est-il de plus en plus fort ?

Oui, clairement. Je suis content car je ne reçois pas beaucoup de critiques des internautes. Les gens disent apprécier mon comportement. Je reste simple, comme je suis dans la vraie vie. Je suis aussi très attaché à la campagne et je crois que cela plaît. J’ai fait récemment une démonstration dans une grande surface à Paris, j’ai constaté que les gens m’appréciaient là-bas aussi. Ils ont notamment aimé le coup de la poule lors de la guerre des restos… Je crois que cette histoire va me coller à la peau pendant un bout de temps !

En tout cas, je suis très fier de représenter le Luxembourg. Cela donne une autre image du pays que celle des banques, et j’en suis ravi. Je ferai plusieurs démonstrations au Luxembourg ces prochaines semaines, ce sera l’occasion de remercier les gens pour leur soutien.

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Le « quart de finale » sera diffusé lundi prochain 4 avril. Une belle émission en perspective ?

Une belle expérience en tout cas. J’ai vraiment senti à ce moment-là qu’on était dans la compétition. Quand on se retrouve à seulement quatre sur le plateau, ça fait bizarre, on sent que la fin du concours approche. Tu te dis « Waouh ! Je suis encore là ! » Tu sens aussi que la fatigue s’installe, mais il ne faut rien lâcher, car tout est possible. Il suffit d’une mauvaise manipulation lors d’une épreuve, et tu peux rapidement te planter.

Sylvain Amiotte

Top Chef, tous les lundis soirs sur M6, à 20h50.

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