Lorsque l’hymne Grândola Vila Morena a résonné, dans la nuit du 25 avril 1974, dans les médias portugais, ce fut le signe du soulèvement démocratique conduit par le Mouvement des forces armées (MFA) appelé dans la suite «révolution des Œillets».
Paradoxalement, depuis quelques jours, les propagandistes d’extrême droite luxembourgeois sur les réseaux sociaux sont TOUS aux abonnés absents, malgré l’éclatante victoire électorale aux parlements régionaux de leurs homologues (AfD) dans trois Bundesländer de la RFA.
S’il le fallait, le mouvement démocratique ne devra pas hésiter à nommer les incendiaires (Schreibtischtäter) qui incitent depuis des mois et des mois à la haine (c’est bien un délit, même en l’absence d’un passage à l’acte) contre les fugitifs et les réfugiés, à fortifier les frontières et à ne pas reculer même devant l’usage des armes à feu. Pourquoi les néonazis (appelons un chat un chat!) se taisent-ils temporairement?
En tout cas, notre pays est agité actuellement par une affaire plus substantielle : en l’absence d’un débat constitutionnel, la communication sur la crise (dite «modernisation») de la monarchie grand-ducale commence à primer. Avec tous le respect que nous portons à la personne de notre chef d’État – non, ce n’est pas nous qui avons inventé le sujet, mais les conseillers d’une exilée cubaine, dont le fils se considère comme futur Prince d’Europe et dont les porte-parole s’imaginent à «la veille d’un coup d’État» (lire à ce propos le livret La Dynastie prisonnière, ISBN 979-10-92211-03-0).
Jean Rhein