Amnéville : quels remèdes pour le site thermal et touristique ?

Les collectivités enfilent la blouse pour relancer le site thermal et touristique. Une étude permettra de trouver les pistes stratégiques de cette grosse opération de transfusion financière. Et les choix chirurgicaux à envisager.

«Nous sommes tous là, aux côtés d’Amnéville, pas à son chevet », insistait hier Patrick Weiten, portant sa blouse de vice-président de la Grande Région. La métaphore des urgences médicales mérite d’être filée. Car, hier, c’est bien les plans d’une grande opération de chirurgie esthétique et de transfusion sanguine (et surtout financière) qui ont été présentés. Premier coup de bistouri : l’étude qui déterminera le schéma directeur stratégique et prospectif du site thermal et touristique va être lancée. Les premiers travaux devraient débuter « vite, très vite ».
Diagnostic

« Il y a un an et demi », Eric Munier, fraîchement élu maire d’Amnéville, avait pressenti les symptômes d’une asphyxie financière et d’un problème de coagulation pour endiguer les prémices de l’hémorragie de fréquentation. Il a donc appelé à l’aide. Conscients des enjeux économiques, les représentants de la communauté de communes du Pays Orne-Moselle, des conseils départemental et régional ont répondu présent. Avant d’opérer, il faut poser un diagnostic. Celui-ci laisse apparaître un « vieillissement » qui nécessite très clairement une « cure de jouvence », selon Patrick Weiten.

Traitement

Première étape : établir un bilan pré-opératoire. L’étude, cofinancée et pilotée par les quatre collectivités et la Caisse des dépôts, prendra le pouls du site thermal et touristique. Soit un examen complet et exhaustif. Ensuite, le cabinet d’étude définira les axes stratégiques à privilégier en ce qui concerne l’attractivité, la promotion, le développement et la mise en cohérence. Comprendre : un gros lifting et des opérations de pointe pour relancer la machine. Tout est encore un peu flou. Mais aucune amputation, même des structures les plus souffrantes, n’est envisagée. Au contraire, des greffes sont souhaitées. « Il y a 70 activités aujourd’hui. Si elles sont 300 demain, grâce à l’attractivité, tant mieux ! », espère Eric Munier.

Opération prévue d’ici 2017

Le début des opérations est prévu d’ici la fin de l’année 2016.

« Pour la Moselle, Amnéville est essentielle. Nous, financeurs, nous nous battrons pour notre territoire, nous n’allons pas jouer les petits bras », soutient Jean François, vice-président du Département.

Pour financer les investissements qui seront nécessaires, les collectivités s’engagent. Et font appel à un spécialiste : la Caisse des dépôts. Pour trouver encore d’autres ressources. « Nous sommes convaincus qu’Amnéville est le cœur du grand poumon touristique de la Grande Région », soutenait Julien Taris, directeur régional de la Caisse des dépôts. L’organisme est actionnaire, entre autres, de Center Parcs, du Club Med et de plusieurs remontées mécaniques. Le tourisme est donc aussi sa spécialité.

L’union fait la force dans cette opération de sauvetage. « On est là pour gagner et on la joue offensif ! », ponctue Lionel Fournier, président de la CCPOM, qui, lui, préfère la métaphore footballistique.

L. L. (Républicain Lorrain)