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Vers une réorganisation des commissariats au Grand-Duché


Étienne Schneider, hier, à la sortie de la salle où se tenait la réunion avec les représentants communaux. (Photo : Jean-Claude Ernst)

Le Syvicol et les communes ont ramené le gouvernement à la table des discussions.

Selon le ministre de la Sécurité intérieure, Étienne Schneider, plus aucune commune ne s’opposerait catégoriquement à une réorganisation des commissariats de police.

La réunion du ministre de la Sécurité intérieure, Étienne Schneider, avec les représentants du Syvicol et des 14 communes concernées par le projet de réorganisation des commissariats de police a débuté hier à 9 h et a duré jusqu’à midi. À la fin de celle-ci, c’est un Étienne Schneider visiblement endurci que la presse a pu voir, accompagné de la secrétaire d’État Francine Closener et d’un Philippe Schrantz, le directeur de la police grand-ducale, pas moins aguerri mais épuisé.

La date de la réunion d’hier avait été fixée par le ministre, en réaction à la colère du Syndicat des villes et communes luxembourgeoises (Syvicol), qui avait découvert dans la presse les plans du gouvernement, quelques jours après avoir reçu l’assurance que toute action serait «prématurée». Étienne Schneider avait alors promis qu’aucune décision ne serait prise sans l’accord des communes. Hier, enfin, ont été présentées les conclusions du groupe de travail chargé d’étudier la réorganisation territoriale.

Il est notamment prévu de réduire les régions d’activité de 6 à 4, avec une région «capitale, où 42 % des crimes sont commis», comme l’a expliqué, hier, Étienne Schneider. Le but principal est d’éviter qu’un commissariat souffre d’un manque d’effectifs, comme c’est actuellement le cas : «Là où c’est marqué « police » dessus, il va falloir qu’il y ait « police » dedans», selon la formule du ministre.

Schneider : «Nous sommes très flexibles»

Pour remédier à ces problèmes de recrutement de la police, le ministère a décidé en outre d’accepter à l’avenir tous les candidats qui réussissent à l’examen et d’attribuer 45 postes (accueil, administration, comptabilité) à des «civils sous statut non militaire». En coopération avec le ministère de la Justice, le gouvernement prévoit la création d’une police administrative, d’après le modèle allemand («Ordnungsamt») dont le rôle consistera à alléger la tâche des policiers en traitant les petits délits. Un commissariat virtuel auquel il sera possible d’adresser les déclarations, entre autres, de perte ou de vol verra également le jour.

Concernant plus spécifiquement la réunion d’hier, Étienne Schneider a assuré vouloir dans les prochains mois «discuter avec chaque commune des solutions spécifiques à trouver». Francine Closener, la secrétaire d’État à la Sécurité intérieure, a annoncé la tenue de réunions d’information, avec l’implication des communes concernées indirectement par ce projet. Philippe Schrantz, le directeur général de la police grand-ducale, a évoqué un projet «mûrement réfléchi» et a exprimé son «incompréhension» face aux réactions qu’il a suscitées, rappelant que le but est d’assurer la sécurité par une présence accrue, la motivation première ayant été «d’assurer davantage de sécurité pour le citoyen».

Comme l’a encore assuré, hier, le ministre de la Sécurité intérieure, «à moins que les communes présentent un meilleur concept, rien ne changera pour elles». Il a également noté que plus aucune commune ne s’opposerait «catégoriquement» au projet du gouvernement. Ainsi, les communes de Mondercange et de Mondorf auraient entretemps exprimé leur volonté de discuter. Étienne Schneider, de son côté, s’est dit disponible pour discuter des détails : construction à mi-distance, entre deux communes, d’un nouveau commissariat, au cas où la fermeture dans une commune interviendrait au profit d’une autre, ou encore : possibilité d’une phase de test, pendant laquelle les communes concernées auraient la possibilité d’évaluer le plan projeté. «En ce qui nous concerne, nous sommes très flexibles», a souligné le ministre.

Émile Eicher, le président du Syvicol, a qualifié la réunion d’hier de «positive», mais estime qu’elle «aurait dû se faire beaucoup plus tôt». Pour le président du Syndicat des villes et communes, il s’agit d’un projet «pour lequel il faut prendre son temps plutôt que de publier dans un journal le nombre de commissariats à fermer». Il a également salué les recrutements supplémentaires annoncés. Et a aussi insisté sur la nécessité de «ne pas effectuer cette réforme dans l’affect, mais en se basant sur des faits».

Frédéric Braun

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