Tom Wirtgen, qui file sur ses 20 ans, devrait passer une dernière saison chez Leopard avant, pourquoi pas, d’atterrir chez Etixx-Quick Step où on le suit de très près.
Le jeune homme est non seulement ambitieux, mais il est surtout très talentueux. Il lui reste à continuer sur sa lancée et effectuer une saison 2016 pleine. À la suite de quoi il pourra, pourquoi pas, rejoindre son aîné Bob Jungels dans la grosse écurie belge Etixx-Quick Step, où on fait tout pour l’aider à franchir le pas.
Il revient tout juste de Calpe, cette ville typique de la Costa Blanca dans la province d’Alicante, si prisée des équipes cyclistes professionnelles. Deux semaines en décembre aux côtés de Bob Jungels, au sein de l’équipe Etixx-Quick Step, qui, comme l’an passé, l’avait invité, tous frais payés.
Il y retournera deux nouvelles semaines à compter de lundi. Et encore, comme si cela ne suffisait pas, il y retournera fin janvier avec son équipe Leopard. «Je commence à connaître par cœur la ville», s’amuse-t-il.
Pas sûr toutefois qu’il passe beaucoup de temps à la plage où quelques courageux se risquent à piquer une tête, même en plein mois de décembre. Car Tom Wirtgen est l’archétype du jeune coureur concentré sur son avenir. Fermement décidé à réussir, conscient de ses moyens, énormes moyens. «Je ne le cache pas, mon ambition est de devenir cycliste professionnel dans une grande équipe. Je m’attends à faire des résultats cette saison 2016. Donc je travaille beaucoup», raconte-t-il sans avoir besoin de hausser le ton pour qu’on le prenne au sérieux.
Avec Tom Wirtgen, il en a toujours été ainsi. On le sent en parfaite adéquation avec ses aptitudes. Ni trop ambitieux. Ni trop modeste. Il a su, malgré ses 19 ans, trouver le parfait équilibre. Le voilà, depuis quelques mois déjà, débarrassé des études, exclusivement plongé vers le cyclisme. Il n’y a franchement aucune raison qu’il ne parvienne pas à ses fins, même si à l’évidence, malgré un talent énorme, il a encore tout à prouver. Tout à endurer. «L’endurance, sourit-il, c’est d’ailleurs ce que je travaille, car c’est mon point faible vu que je suis encore jeune. Mais j’ai bien progressé par rapport à l’an passé.»
Un peu de Bob Jungels en lui
Les attentions de l’équipe Etixx-Quick Step, qui dès l’an passé et alors que le jeune Luxembourgeois était encore un inconnu du plus haut niveau, ne lui ont pas fait tourner la tête. «Les éloges, reprend-il, c’est bien. Mais ça me confirme juste que je dois avoir un peu de talent. Je prends ça comme un gâteau qu’on me mettrait sous le nez, ça me motive encore plus, sans pour autant me mettre de la pression.»
C’est curieux comme à l’écouter, on retrouve du Bob Jungels chez lui. Réaliste, simple, toujours concentré. Déjà un discours de grand garçon mature, bien dans ses chaussures.
L’enfant de Philippe Wirtgen, ancien vainqueur du Grand Prix Patton version 1989, a passé son enfance entre Martelange et Hostert, où avec son jeune frère Luc, il continue de vivre. Un enfant du cyclisme, donc, qui a rêvé en regardant les exploits de Kim Kirchen, son idole. Bien sûr, il regarde Bob Jungels, son ancien coéquipier de l’UC Dippach, avec de grands yeux. «J’ai commencé le cyclisme quand il était déjà performant. Alors, oui, ça m’a fait drôle de rouler avec lui lors de notre dernier stage. Se retrouver ensemble, c’était vraiment chouette», témoigne Tom.
Futur coureur de pavés
La suite reste à écrire. Mais nul doute que ce solide gaillard (78 kilos pour 1,90 m) parviendra à tirer profit d’un gabarit de futur coureur de classiques de pavés. «Mon premier objectif de la saison sera le Tour des Flandres espoirs, prévient-il. Ensuite, j’aimerais briller sur la Flèche du Sud et le Tour de Luxembourg. Ce sera l’occasion idéale pour me faire remarquer par les grandes équipes.»
Pour l’instant et s’il avait le choix, ce serait bien évidemment l’équipe Etixx qui tiendrait la corde.
«Ils me permettent de faire ces stages et ils sont à l’écoute lorsque j’ai des questions. En plus, ils me laissent faire des tests d’effort au centre d’entraînement de Louvain qu’ils gèrent», explique encore un Tom Wirtgen qui n’a sans doute pas fini de grandir au fil des prochains mois. Tant mieux.
Denis Bastien