Lemmy Kilmister, le charismatique leader de Motörhead décédé ce mardi, laisse des milliers de fans derrière lui. Parmi eux, le Longovicien Steph Sauvage, figure du heavy metal dans la Grande Région, qui l’avait rencontré à Luxembourg en 2000. Souvenirs.
C’était un mardi aussi. Le 24 octobre 2000, plus précisément, après un concert à l’Atelier à Hollerich. Steph Sauvage, bassiste de nombreuses formations (Last Prophecy, Moonchild…) bien connues aux Trois-frontières attend à la sortie de la salle, avec son frère Fabrice.
«Motörhead, je les avais déjà vu trois fois : 1993, 1995, 1998. Comme d’habitude ce soir-là, ils avaient livré un concert parfait.» C’est-à-dire direct, sans artifices, jusqu’à l’extinction de voix. «Avec un son énorme…», ajoute Steph, qui écume pourtant les festivals de rock depuis son adolescence. «Un son à faire mal à la tête. Ils avaient achevé le répertoire avec Overkill, comme d’habitude. Un pur souvenir.»
Bref, revenons à la sortie du concert. Il est une heure du matin, et les deux frangins attendent en vain le trio du groupe. «L’Atelier est génial pour ça. Il n’y a pas de sortie dérobée, le retour au tour-bus (bus du groupe) se fait directement dans la rue.» La patience paye puisque l’un des Motörhead se pointe enfin, après une heure d’attente. C’est le batteur Mikkey Dee qui sort en premier. «Le type hyper décontracté, souriant, genre vieux pote de toujours. Le même qu’on avait vu dans la soirée taper comme un sourd sur sa batterie !»
« Accessible, sympa, chaleureux »
Lemmy Kilmister sortira le dernier, en pleine nuit, à tel point qu’il faudra trouver un lampadaire en guise de spot pour ne pas rater la photo.
«Il m’avait paru tout petit, raconte le colosse de 1,89m. Comme c’est souvent le cas dans le heavy metal, je garde le souvenir de quelqu’un d’accessible, sympa, chaleureux. Je sais que c’est bizarre à dire, quand on voit l’agressivité des pochettes de Motörhead ou la violence du son. Mais toute cette mentalité est une question de jeu, de provocation (d’où le doigt d’honneur sur la photo…), pas de haine. Derrière, les types sont passionnés.»
C’est un bout du rock’n’roll qui est parti. «Un type que j’ai vu jouer pas loin de dix fois, dans des gros festivals comme dans des petites salles… dont un centre culturel à Nancy, alors qu’il était déjà auréolé de gloire. Un esprit pareil, ça inspire le respect.»
Hubert Gamelon