Le syndicat de la fonction communale veut, lui aussi, une loi spécifique sur l’interdiction du port du voile intégral en public.
La Fédération générale de la fonction communale (FGFC) est venue apporter, hier, son soutien au Syndicat des villes et communes (Syvicol) qui avait annoncé mercredi ne pas pouvoir accepter la décision du gouvernement de laisser les communes trancher sur une interdiction du port du voile intégral en public. La FGFC redoute un mélange des genres et estime qu’il revient au gouvernement et à la Chambre des députés de prendre leurs responsabilités dans ce dossier.
La FGFC estime, tout comme le Syvicol, que la définition du vivre ensemble public ne doit pas être une affaire des communes. «Il s’agit d’un devoir national qui est à charge du gouvernement et de la Chambre. Il n’est pas acceptable que les communes et surtout nos collègues qui officient comme agents municipaux doivent régler les différents culturelles avec les citoyens concernés», souligne le syndicat de la fonction communale dans un communiqué de presse.
Une consultation à mener
La décision prise cette semaine par le gouvernement ne serait pas très nette. C’est pourquoi la FGFC appelle la politique «à créer des conditions claires». «Des questions sociétales telles que l’interdiction du port du voile intégral doivent faire l’objet d’un processus de réflexion à l’intérieur des partis politiques et au niveau de la société civile. Il n’est donc pas acceptable de mélanger l’élargissement des compétences des agents municipaux avec ce sujet très sensible», poursuit la FGFC dans son argumentation.
Afin d’éviter de tomber dans le piège de l’amalgame, le syndicat de la fonction communale lance un appel pour mener un débat public reposant sur une argumentation «objective et qualifiée».
L’autre souci de la FGFC est que l’élargissement tant souhaité des compétences des agents municipaux ne soit pas impacté négativement par le débat sur l’interdiction au niveau des communes du port du voile intégral en public. Alors que le projet de loi annoncé cette semaine par le gouvernement doit voir le jour début 2016, la FGFC lance un appel pour que le ministre de l’Intérieur, Dan Kersch, n’oublie pas de consulter en amont le camp syndical. «Le gouvernement ne doit pas aller trop vite en besogne. Aussi bien le Syvicol que la FGFC doivent être impliqués dans les discussions. Les défis qui se posent actuellement nécessitent une approche intégrative de la part de toutes les parties», conclut le syndicat de la fonction communale.
Le Quotidien