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Triple infanticide : 22 ans requis contre une mère


Chalon-sur-Saône le 29 septembre 2015. (Photo : AFP)

L’accusation voit en elle une femme certes «fragile» mais «d’une détermination sans faille»: une peine de 22 ans de réclusion a été requise jeudi aux assises de Saône-et-Loire à l’encontre de Céline Rubey pour avoir tué ses trois enfants en 2013.

«Tous les témoignages convergent»: une mère aimante, calme et gentille en «constante recherche de repères», notamment de la figure paternelle qui lui a manqué, reconnaît l’avocate générale, Caroline Mollier. Mais, ajoute-t-elle, «c’est une fille qui ne fait pas les choses à moitié», «elle va jusqu’au bout».

Lors de sa conversion à l’islam puis sa radicalisation; lorsqu’elle décide, enceinte, de garder ses enfants toute seule; ou encore quand elle tue ses trois fils avec «sang-froid», faisant des recherches sur internet pour savoir comment les tuer et les étouffant les uns après les autres avec un sac plastique, détaille la magistrate, au bord des larmes, reprenant son souffle à plusieurs reprises.

Alors «combien ça vaut un triple infanticide ?», demande-t-elle. Elle cite Robert Badinter («on ne juge pas un homme pour ce qu’il est mais pour ce qu’il a fait») avant de réclamer une peine de 22 ans de réclusion criminelle assortie d’une période de sûreté des deux tiers.

Initialement, Céline Rubey encourait la perpétuité. Mais les experts ayant relevé une «altération» de son discernement au moment des faits, notamment en raison d’une dépression profonde bien que masquée, la sanction maximale a été ramenée à 30 ans, en vertu de la loi du 15 août 2014 relative à l’individualisation des peines.

Le 1er novembre 2013, Céline Rubey avait tué dans le pavillon familiale de Gergy, à une dizaine de kilomètres au nord-est de Chalon-sur-Saône, ses jumeaux de 18 mois et son aîné de six ans, issus de deux pères différents. Elle avait tenté ensuite de mettre fin à ses jours.

Avant le réquisitoire, l’avocate des pères, Me Géraldine Wendel, a décrit avec beaucoup d’émotion elle aussi une mère «déterminée», «impitoyable». «Ce n’est pas aux papas que Madame Rubey doit présenter des excuses, c’est à eux (les enfants, ndlr). Ce sont eux les grandes victimes, les grands absents», a-t-elle lancé, réclamant «une décision significative à l’égard de leur bourreau».

Le verdict est attendu en fin de journée après la plaidoirie de la défense.

AFP/M.R.

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