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Maltraitance présumée : « Je lui ai tiré les oreilles deux fois »


(photo archives LQ)

La quinquagénaire conteste avoir régulièrement frappé son fils adoptif entre 2010 et 2013.

« J’ai fait des pieds et des mains pour le ramener au Luxembourg. Ce n’est pas pour le maltraiter. » Poursuivie pour avoir porté des coups et blessures volontaires sur son fils adoptif entre 2010 et 2013, une femme de 56  ans a fermement contesté, jeudi, à la barre, ce qu’on lui reproche. Certes, elle s’est décrite comme une « mère sévère ». Les hématomes et blessures qui figurent dans le dossier proviennent toutefois, selon elle, des nombreuses chutes de son fils : « Il tombe tout le temps. Il est maladroit .»

« Je lui ai tiré les oreilles deux fois .» C’est tout ce que la mère adoptive a concédé, jeudi. Il lui arriverait de le faire s’asseoir sur le tapis ou de le priver de télé et de console quand il avait fait des bêtises, mais jamais elle ne l’aurait « frappé » ou « mordu ».

D’après l’enquêteur, nombreux sont les professionnels à avoir constaté que le mineur avait été maltraité quand il avait entre 5 et 8 ans. Une institutrice avait ainsi régulièrement constaté des écorchures sur le visage de l’enfant.

«C’est une vengeance de la nounou»

« C’était un enfant enthousiaste, mais difficile à garder tranquille », a témoigné, jeudi, la nounou, qui l’a régulièrement gardé pendant quatre ans. Elle confirme avoir vu l’enfant couvert de bleus et avec la lèvre fendue. « L’enfant n’était pas en harmonie avec sa maman », a par ailleurs affirmé la nounou, qui déclare avoir insisté auprès de la mère pour qu’elle entame des démarches chez un psychologue.

L’avocate à la défense de la mère adoptive a plaidé jeudi l’acquittement de sa mandante. « C’est une vengeance personnelle de la nounou qui n’a pas accepté qu’on lui enlève l’enfant », a-t-elle entre autres argué.

D’après le substitut du procureur d’État, Michèle Feider, on ne peut toutefois pas parler de complot. Elle note que la nounou n’a pas couru au premier commissariat, au contraire.

« Quel est l’intérêt du mineur de mentir par rapport à sa mère ? », a enfin retenu Michèle Feider dans son réquisitoire. Le parquet a demandé neuf mois de prison et une amende contre la prévenue, mais ne s’oppose pas à un sursis. Le 26 novembre, le tribunal correctionnel rendra son jugement.

Fabienne Armborst

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