Le Luxembourg est le mauvais élève de la réduction des gaz à effet de serre au sein de l’Union européenne. C’est ce que révèle une étude publiée début novembre par l’institut Eurostat. Quand l’Union, dans son ensemble, est parvenue à réduire entre 1990 et 2012 ses émissions de 17,2 %, avec des pays comme le Lettonie qui ont réussi à réduire des deux tiers leurs émissions, le Luxembourg est parvenu à baisser de 2,6 % les siennes.
On objectera à ces chiffres bruts des évidences comme celle d’une Lettonie satellite d’une URSS en ruine en 1990 devenue État indépendant et prospère en 2012. Dans le même temps, et depuis un quart de siècle, le Grand-Duché caracole en tête des pays développés.
Il n’empêche que les données du Luxembourg ne sauraient satisfaire, à quelques jours du sommet sur le climat (COP21, du 30 novembre au 11 décembre prochains à Paris). Dans un pays où la voiture est reine, où le carburant coûte moins cher qu’ailleurs, il n’est pas étonnant que l’effort de réduction des gaz à effet de serre ne soit pas prioritaire. La manne des accises issues des produits pétroliers est quasiment inégalable.
Mais les choses changent, comme l’a montré hier le gouvernement avec sa volonté d’équiper chaque commune, d’ici à 2020, de 800 bornes de recharge pour véhicules électriques. Une belle déclaration d’intention, alors que le tramway devrait rouler à cette date.
Assistera-t-on alors à la fin du tout-voiture? Certainement pas. Quelques bons élèves passeront à l’électrique, ou aux transports en commun, et contribueront à la baisse des émissions de gaz à effet de serre. Mais les grosses cylindrées ne semblent pas en voie de disparition, au Grand-Duché plus qu’ailleurs.
Pourquoi ne pas envisager, dès lors, une taxe sur les véhicules les plus polluants, qui sont souvent les plus puissants? Cela serait une autre révolution, de celles à même de changer les comportements.
Il sera alors possible de se lancer dans les énergies renouvelables. Là aussi, le Luxembourg pointe en queue du peloton européen.
Christophe Chohin