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Platini s’estime le plus à même de diriger le football mondial


Le président de l'UEFA Michel Platini le 24 mars 2015 à Vienne. (Photo : AFP)

Le président de l’UEFA Michel Platini s’est dit «le plus à même de diriger le football mondial», dans un entretien jeudi dans le quotidien suisse Le Matin, et ce malgré sa suspension de 90 jours pour ce versement suspect de 1,8 M EUR entre Sepp Blatter et lui.

«On veut m’empêcher de me présenter car on sait que j’ai toutes les chances de gagner» et de devenir président de la Fifa, plaide l’ancien N.10, estimant être «le seul à avoir une vision transversale du football»: «J’ai été joueur, entraîneur de l’équipe de France, dirigeant de club avec Nancy, organisateur d’une Coupe du Monde et, aujourd’hui, patron de la plus puissante confédération, un parcours que j’ai accompli avec honnêteté. Je suis en toute modestie le plus à même de diriger le football mondial».

Longtemps favori pour succéder à Joseph Blatter comme président de la Fifa, lors de l’élection du 26 février, Platini a vu sa situation se fragiliser après sa mise à l’écart à titre conservatoire par la commission d’éthique de la Fifa, en raison d’un versement controversé de 1,8 million d’euros de la part de Joseph Blatter en 2011, pour un travail de conseiller mené de 1999 à 2002.

La candidature de l’ancien N.10 à la présidence de la Fifa ne pourra en effet pas être examinée par la commission électorale de l’instance durant le temps de sa suspension de 90 jours, prononcée le 8 octobre. «Cette suspension m’interdit de faire campagne et de me battre à armes égales», regrette Platini dans Le Matin, tout en déroulant ses axes de campagne: régulation des transferts, démocratie participative, fair-play financier.

« Huile bouillante sur la tête »

«J’ai l’impression d’être un chevalier du Moyen Age devant une forteresse», décrit-il: «J’essaie d’entrer dans celle-ci pour y ramener le football, mais à la place on me verse de l’huile bouillante sur la tête.»

Outre la présence face à lui de six candidats, dont le cheikh Salman, le patron du foot asiatique, Platini a de plus été lâché au dernier moment par l’UEFA lundi, au profit de son N.2, Gianni Infantino.

«Je m’en réjouis», assure paradoxalement le Français, présentant son secrétaire italo-suisse comme «un plan B» de l’UEFA: «Le jour où je serai blanchi, tout rentrera dans l’ordre. Le comité exécutif, Gianni et moi, nous nous réunirons pour réévaluer la situation. Et l’on choisira la meilleure solution pour le football.»

Selon le camp Platini lundi, Infantino aurait assuré «oralement» devant le comité exécutif de l’UEFA qu’il se retirera si son président est finalement blanchi. Mais le clan du Français s’était dans le même temps montré très sceptique: «La vérité d’aujourd’hui en politique n’est pas celle du lendemain».

L’ancien meneur de jeu de l’équipe de France affiche en tout cas sa sérénité, dans Le Matin, quant au fait qu’il sera finalement blanchi: «On m’a toujours assuré que le paiement (reçu de Blatter) avait suivi les règles de conformité internes de la Fifa». C’est «le directeur financier (Markus) Kattner qui a procédé au virement sur la base d’une facture en bonne et due forme», insiste-t-il.

Quant à savoir si ce paiement décalé de neuf ans était un piège tendu par Sepp Blatter, président démissionnaire de la Fifa, Platini évacue cette hypothèse: «Je ne veux pas croire en une théorie du complot».

AFP/M.R.

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