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Angus Deaton prix Nobel d’économie


Le comité Nobel annonce le 12 octobre 2015 la remise du prix Nobel d'économie au britannique Angus Deaton à Stockholm. (Photo : AFP)

L’Américano-Britannique Angus Deaton, 69 ans, a remporté lundi le prix Nobel d’économie pour ses recherches sur la consommation, en particulier celle des pauvres, a annoncé le comité Nobel.

Ce professeur, né à Édimbourg en Écosse et qui travaille à l’université de Princeton aux États-Unis, a été primé «pour son analyse de la consommation, de la pauvreté et du bien-être», a indiqué le jury suédois. Il succède au Français Jean Tirole, qui avait été récompensé en 2014 pour son analyse de la régulation des marchés.

«Pour élaborer des politiques économiques qui promeuvent le bien-être et réduisent la pauvreté, nous devons d’abord comprendre les choix de consommation individuels. Plus que quiconque, Angus Deaton a amélioré cette compréhension», a-t-il estimé.

«En liant des choix individuels précis et des résultantes collectives, sa recherche a contribué à transformer les champs de la microéconomie, de la macroéconomie et de l’économie du développement», a ajouté l’Académie royale des sciences.

M. Deaton s’est posé trois questions principales: comment les consommateurs répartissent leurs dépenses, combien dans une société est consommé et épargné, et enfin comment mesurer le bien-être individuel. Ces questions l’ont poussé à une analyse fine de «problèmes comme la relation entre le revenu et la quantité de calories consommées, et l’ampleur de la discrimination entre les sexes au sein de la famille».

Bien-être mais inégalités

Le chercheur a été interrogé lundi sur l’actualité brûlante: les migrations de centaines de milliers de personnes venues chercher une vie meilleure en Europe.

«Ce à quoi nous assistons est le résultat de centaines d’années d’un développement déséquilibré (…) qui fait qu’une partie du monde accuse un important retard» socio-économique. «La réduction de la pauvreté résoudrait le problème, mais pas à court terme», a-t-il répondu.

«Si vous voulez en savoir plus sur les raisons pour lesquelles le bien-être de l’humanité a augmenté à ce point au fil du temps, il faut que vous lisiez ‘La Grande Évasion: santé, richesse et origines de l’inégalité’», titre paru en juin, écrivait Bill Gates, l’un des hommes les plus riches du monde qui se consacre maintenant à la lutte contre la pauvreté.

L’auteur «ne lésine pas sur la description des problèmes du monde, que ce soit l’inégalité des revenus dans les pays riches, les problèmes de santé en Chine et aux États-Unis et le VIH en Afrique. De vastes passages du livre tournent autour de ces difficultés et de solutions potentielles», écrivait le New York Times dans sa critique.

Certes, souligne M. Deaton dans cet ouvrage, globalement l’humanité a vu son bien-être s’accroître de manière spectaculaire depuis deux siècles et demi, comme en témoigne l’allongement de l’espérance de vie et le recul de certaines maladies. Mais ce progrès s’est accompagné d’un creusement tout aussi impressionnant des inégalités.

En 2010, l’économiste avait été remarqué dans les médias grâce à une étude, avec le prix Nobel d’économie 2002 Daniel Kahneman, où il avait montré que l’argent faisait le bonheur, mais pas au-delà de 75.000 dollars par an.

Le prix d’économie, officiellement «prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel», est le dernier de la saison des Nobel, marquée par le couronnement de la Bélarusse Svetlana Alexievitch (littérature) et du quartette d’organisations qui a permis de sauver la transition démocratique en Tunisie (paix).

Il est doté comme les autres de huit millions de couronnes suédoises (860 000 euros).

AFP/M.R.

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