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Une maire française dément avoir eu des lingots d’or sur un compte caché au Luxembourg


"Elle n'a jamais eu de lingots, ni au Luxembourg, ni en France, ni ailleurs", a insisté son directeur de cabinet. (photo d'illustration / AFP)

La maire française de Puteaux (près de Paris), Joëlle Ceccaldi-Raynaud (Les Républicains), a démenti jeudi en conseil municipal avoir possédé des lingots d’or sur un compte caché au Luxembourg. Une information révélée par le site Mediapart.

Dans une enquête parue du 16 au 21 septembre, le site d’informations affirme que la maire a retiré 102 lingots d’or sur un compte non déclaré au Luxembourg, transféré en 2004 à sa fille et clos en 2009. Quand, à l’issue d’un conseil municipal de six heures, l’éternel opposant MoDem à la maire, Christophe Grébert lui demande: « Est-ce que vous avez des lingots et où sont-ils? Où sont les lingots? », la maire, qui n’avait pas réagi personnellement jusqu’alors à l’affaire, balaye: « Comme je n’en ai pas, je ne peux pas savoir effectivement. Ce genre de choses, je ne sais pas où ça peut-être ».

« Elle n’a jamais eu de lingots, ni au Luxembourg, ni en France, ni ailleurs », a insisté en fin de séance son directeur de cabinet Aurélien Mallet. L’assemblée avait commencé dans une ambiance houleuse. Haut-parleurs inaudibles, ordre du jour chargé, pro-Ceccaldi en nombre dans la tribune publique: l’opposant a dénoncé, hors du conseil, une « obstruction à journalistes ». La municipalité a démenti.

« Après la révélation (en 2011) de son magot non déclaré au Luxembourg, la maire de Puteaux avait juré (en 2013) que tout était en règle. 102 kilos d’or ont pourtant été exfiltrés du compte à partir de la fin 2008″, écrit Mediapart dans son enquête, parlant d' »un escamotage organisé ». Sur plusieurs mois, 102 lingots, d’une valeur de 2 millions d’euros à l’époque, et près de 865 000 euros en liquide ont été retirés de ce compte de la banque Edmond de Rothschild, selon une source proche du dossier.

A travers son enquête, Mediapart dévoilait « les coulisses » de l’affaire sur le marché présumé truqué du chauffage de La Défense, dans laquelle l’ancien homme fort de Puteaux et père de l’élue, Charles Ceccaldi-Raynaud, a été mis en examen en 2007 pour corruption passive et favoritisme. Sa fille, avec qui il est en guerre depuis des années, est témoin assistée dans cette procédure.

Dans le cadre de cette instruction à Nanterre, le père a accusé sa fille d’avoir touché des commissions occultes, selon Mediapart et Le Canard Enchaîné. Le journal satirique avait révélé en 2011 que la maire possédait un compte non déclaré au Luxembourg ouvert en septembre 1996, et qui a été doté de 4 millions d’euros, avant d’être « transféré vers une destination inconnue ». De l’argent « purement familial », provenant d’un héritage avait rétorqué à l’époque l’avocat de la maire Me Rémi-Pierre Drai.

La maire a affirmé avoir porté plainte contre Mediapart pour « violation du secret de l’instruction » et s’apprêter à le faire pour « diffamation ». Cette éventuelle plainte vise, selon son entourage, l’enquête de Mediapart ainsi que son article sur « les arrangements avec l’ISF » de la maire publié mercredi.

Longtemps suppléante de Nicolas Sarkozy à l’Assemblée nationale, Mme Ceccaldi-Raynaud a été réélue dans un fauteuil lors des dernières municipales.

 

AFP / S.A.

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