[Handball] Comme on se retrouve

Sales-Lentz League (3ème journée). Cet été, Sedin Zuzo a quitté Esch pour les Red Boys. Ce soir, face à ses anciens partenaires, le gardien français effectuera ses grands débuts sous le maillot de Differdange.

Avec le HB Esch, Sedin Zuzo compte pas moins de cinq trophées (2titres de champion et 3coupes de Luxembourg). Un palmarès qu’il espère enrichir avec son nouveau club…

Sedin Zuzo ne manquera pas les retrouvailles ce soir avec Esch, club qu’il quitta en juin après en avoir défendu les couleurs durant cinq saisons. Si le Français était prêt à rempiler, le club tarda à lui faire parvenir une proposition. Et quand celle-ci lui est parvenue, il avait déjà donné sa parole aux Red Boys. Bref, ce soir, Zuzo aura «le plaisir de voir le kiné (NDLR : Eric Robyn), quelques joueurs mais aussi l’un ou l’autre dirigeant…»

Mais la véritable information ne se situe pas dans ses retrouvailles, dont la date est connue depuis l’officialisation du calendrier, mais bien dans la présence même de Sedin Zuzo dans le groupe differdangeois. En fait, ce sera la première fois que son nom sera couché sur une feuille de match des Red Boys. Les deux premières sorties, il les a suivies en tant que simple spectateur, le genou droit meurtri. La raison? Une chute malencontreuse lors d’un footing matinal du côté de Dubrovnik (Croatie) début août. «Sur un sentier escarpé, mon pied a glissé sur une pierre et mon genou s’est déboîté», explique le gardien qui n’a plus de ligaments antérieurs depuis 2010 et une deuxième opération.

« C’est peut-être un signe… »

Le 11 août, Zuzo était opéré à la clinique d’Eich dont le service orthopédie et traumatologie est dirigé par… Romain Seil. «Je ne savais pas que c’était son fils», s’amuse celui qui s’était endormi sur le billard avec la certitude que le chirurgien allait lui suturer le ménisque interne et s’était même préparé mentalement à rester, la jambe tenue allongée par une attelle durant six semaines consécutives. Mais à son réveil, la situation a changé. «Le médecin m’a expliqué que vu l’état du genou, il n’était pas possible de suturer. Il a dû nettoyer. Du coup, je n’ai plus de ménisque interne et il me reste 70 % du ménisque externe», explique celui qui se sait condamné à se voir un jour ou l’autre poser une prothèse.

Du haut de ses 38 ans, l’ancien gardien de Livry-Gargan n’a pas envie de se projeter si loin. Mai prochain, lui suffit amplement. «Esch est un prétendant au titre. Nous, on espère le devenir…» Au vu de son recrutement estival, il en fait évidemment partie. Reste peut-être à le confirmer sur le parquet. «La seule chose que je peux dire, au vu des deux premiers matches, c’est qu’il y a du potentiel», déclare-t-il un brin évasif tout en précisant que son équipe a «sans doute la meilleure base arrière du championnat». Une conviction renforcée par les présences de Kratovic et Knez, tous deux professionnels aux Red Boys, mais aussi de Hoffmann et Zekan. «Quand je suis arrivé à Esch, on avait Decker, Bock et Muller, soit la meilleure base arrière et on a été champions. Donc là, il y a peut-être un coup à jouer…»

Ce n’est évidemment pas ce soir que le titre va se jouer. Un titre que souhaite conserver Dudelange et Käerjeng reconquérir. «Si on perd ce match, ce n’est pas grave. On sait tous que l’important, c’est d’arriver en forme pour le play-off titre», rappelle un Sedin Zuzo qui débutera la rencontre sur le banc et verra Rafal Grzybowski être titularisé. «Ses deux premiers matches ont été très bons», apprécie le n° 1 qui n’aime cependant que très modérément se retrouver en pareille situation. «Si c’est pour ne pas jouer, autant être en tribune.» Zuzo ne devrait pas rester inactif ce soir. Reste à savoir quel temps de jeu il jouira dans une rencontre qui s’annonce très disputée et qui constituera un véritable premier test pour les Red Boys mais aussi pour des Eschois dont le succès, samedi contre Dudelange, est à relativiser au vu du grand nombre d’absents du côté du HBD.

Au fait, à Differdange, Zuzo a retrouvé un autre Eschois, Ricky Bentz. «Je ne savais même pas qu’il jouait encore, s’amuse le Français. Je me rappelle juste que lors de mon arrivée à Esch, il était là et que cette saison, on avait été champions. C’est peut-être un signe…»

Charles Michel