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«Le ras-le-bol est généralisé», l’AMMD prépare sa riposte


Le président de l’AMMD, Alain Schmit, estime que les médecins doivent se réunir et entendre les explications du comité sur les dossiers importants. (photo Hervé Montaigu)

L’AMMD, l’association des médecins, organise la semaine prochaine une assemblée générale extraordinaire en réaction à la démission des cardiologues du centre hospitalier du Nord. Rien ne va plus, selon l’association.

Les patients, irrités par les délais d’attente pour des examens médicaux, voire des rendez-vous chez les spécialistes, s’en plaignent ouvertement lors de leurs visites auprès des médecins. La fermeture provisoire de la maternité du Nord, la démission annoncée de six cardiologues du centre hospitalier du Nord et la pénurie de médecins en général sont autant de réalités qui commencent à inquiéter la population.

L’Association des médecins et médecins-dentistes (AMMD) organisera mercredi une assemblée générale extraordinaire «pour rassembler les médecins et passer en revue tous les sujets d’importance», nous précise son président, Alain Schmit. Un rendez-vous pour expliquer, aussi, pourquoi certains dossiers restent figés. «La raison est simple : il n’y a pas d’écoute du politique», se lamente-t-il.

Rien de nouveau dans les relations tendues entre le ministère de la Santé et l’AMMD, qui dénonce une «politique de santé ratée depuis des décennies, contre les intérêts des patients et contre les médecins», comme l’indiquait l’association dans un communiqué vendredi dernier, après la confirmation de la démission des cardiologues du Nord.

Que va apporter de plus cette assemblée générale extraordinaire ? « Pour nous, il est important que le comité s’explique et analyse les démarches à entreprendre dans le futur», annonce Alain Schmit.

L’association ne va rien lâcher. Partout dans le pays, les équipes dans les hôpitaux sont en nombre réduit. «Si l’un d’eux tombe malade et un autre démissionne, cela peut rapidement entraîner une situation impossible», décrit le président. Il assure que «le ras-le-bol est généralisé». Les médecins satisfaits sont peu nombreux, selon une enquête menée par l’AMMD auprès de ses membres en 2018 déjà. «C’était déjà un désastre à l’époque et la situation n’a fait que s’aggraver depuis», insiste Alain Schmit.

Exode régulier des médecins

Que propose l’AMMD pour pallier ces manques ? «Dans notre idée, il fallait voir comment soulager l’hôpital en soi, éviter que des patients se retrouvent aux urgences pour des pathologies que l’on aurait pu soigner», explique le président de l’association. Ensuite, l’AMMD proposait de mieux composer les équipes de médecins pour les contraintes liées aux gardes.

Le Dr Alain Schmit gardait l’espoir de discussions constructives et sérieuses pendant la «table ronde santé», mais il avoue sa déception face à l’absence de répondant, selon son ressenti. «La politique doit s’efforcer de trouver des pistes, mais elle ne développe aucun concept. Le projet de loi sur les soins ambulatoires aboutit à une procédure lourde gérée par les hôpitaux et on sait très bien que cela ne va pas démarrer rapidement», affirme-t-il.

Les médecins ressentent fortement le mécontentement des patients, mais n’ont pas de solution. «Si on avait un concept intelligent pour un petit pays, la volonté de se mettre autour d’une table et d’en discuter, il y aurait alors des solutions.» À son grand désarroi, il observe que la politique initiée il y a vingt ans se perpétue et en conclut «qu’on n’est pas sorti de l’auberge».

En tout cas, il n’y a pas d’espoir que les choses bougent avant les prochaines élections. Mais une chose est sûre, le thème de la santé occupera une place prépondérante dans les programmes électoraux. La population émet des craintes quant à l’avenir du secteur, alors que les jeunes médecins ne veulent plus assurer les gardes telles qu’elles se présentent aujourd’hui, et non payées. «Les gardes se sont amplifiées après deux premières démissions et les anciens ne veulent plus assumer cette tâche dans ces conditions», indique encore Alain Schmit. L’association alertait dans son dernier communiqué qu’il existait «un exode régulier des médecins».

Le 12 octobre, lors de l’assemblée générale extraordinaire, l’exaspération risque d’être à son comble.

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