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Bettel, le freineur

Il n’a pas vraiment cherché à le cacher. Le Premier ministre, Xavier Bettel, n’a pas apprécié la récente sortie de déi gréng. Mercredi, le parti, venu sauver aux législatives de 2018, la fine majorité du gouvernement tricolore, a sciemment décidé de prendre de court ses partenaires de coalition. Ni le DP ni le LSAP n’ont vu venir déi gréng réclamer un chèque énergie substantiel, sans attendre les négociations tripartites à venir.

Alors que dans un premier temps, il ne comptait pas s’exprimer publiquement après la réunion de rentrée du Conseil de gouvernement, Xavier Bettel a changé d’avis. Vendredi, le Premier ministre a profité d’un briefing de presse, convoqué la veille, pour adresser une fin de non-recevoir à déi gréng. L’exclusivité de dégager des solutions «efficaces et consistantes» reviendrait aux seuls acteurs de la tripartite, soit le gouvernement, le patronat et les syndicats. Il n’est pas anodin de noter que le chef du gouvernement avait à ses côtés le ministre… vert de l’Énergie, Claude Turmes.

Que Xavier Bettel souhaite faire respecter le caractère confidentiel des épineuses négociations à venir est tout à fait compréhensible. Moins de fuites d’informations amènent davantage de confiance et de sérénité. Néanmoins, le fait de vouloir couper court à toute proposition venant de l’extérieur du cercle intime de la tripartite a de quoi étonner. Encore plus, s’il s’agit de propositions émanant de partis composant la majorité gouvernementale. Car au Luxembourg – et probablement bien plus qu’ailleurs – on voit les partis formant une coalition se transformer en béni-oui-oui. Certes, une certaine discipline, surtout si l’on dispose d’une infirme majorité parlementaire de 31 sièges sur 60, s’impose. Se montrer trop strict nuit cependant au fonctionnement démocratique du monde politique, toutes institutions confondues. Il est donc à espérer qu’une discussion contradictoire soit menée au moins en interne.

Au vu de l’enjeu, il sera toutefois encore plus important que le Premier ministre ne tombe pas dans le piège de la précipitation. Même si le temps pour agir presse, rien n’oblige le gouvernement à forcer un résultat au bout des trois premiers jours de négociations tripartites, fixés au 18, 19 et 20 septembre prochains.

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