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[Cyclisme] Festival Elsy-Jacobs : tous les regards vers Vollering


Christine Majerus (au c.) ici avant Paris-Roubaix, le 16 avril, sera bien évidemment au départ de la 14e édition du Ceratizit festival Elsy-Jacobs ce vendredi. (photo AFP)

La leader de l’équipe SD Worx, qui avait terminé deuxième en 2019 du festival Elsy-Jacobs, possède des arguments. Christine Majerus sera à son soutien. La course s’élance ce vendredi à Cessange.

C’est forcément avec un peu de dépit que Christine Majerus résume sa situation personnelle au moment de prendre le départ de la 14e édition de ce Ceratizit festival Elsy-Jacobs, dont autant le rappeler d’entrée de jeu, elle n’a pas raté une édition, que la course soit une course d’un jour comme ce fut le cas de 2008 à 2011, ou par étapes depuis, sur deux puis trois jours comme aujourd’hui !

Lauréate en 2017, deuxième l’année suivante, la fidélité de la multiple championne nationale par rapport à l’évènement, en dit long sur le lien affectif qu’elle entretient avec la course qui est organisée par son club du SAF Cessange. Elle n’a jamais abandonné non plus, s’est toujours fait un devoir de terminer. Sans jamais rechigner. Ça aussi, ça parle…

Christine Majerus a le sens du devoir chevillé au corps, ce n’est pas un scoop. Lorsqu’elle se plaint, de sa condition physique altérée par un refroidissement, comme ce fut le cas avant Paris-Roubaix, c’est toujours avéré et suivi d’effet dans les faits. Son état de forme s’était effondré en quelques jours seulement, et son objectif de printemps s’écroulait alors que son niveau d’ensemble sur le printemps n’avait sans doute encore jamais été aussi élevé.

Tout ça pour revenir à ce qui nous occupe. Ce festival Elsy-Jacobs, dont Christine Majerus aura marqué à sa façon chacune des treize premières éditions. Et cette fois encore, bien des regards vont se tourner vers elle. En dépit d’un implacable principe de réalité qu’elle rappelle, un brin contrariée. «Je pense que je suis un peu à court de condition. Bon, avec Paris-Roubaix qui ne s’est pas passé comme je l’aurais souhaité, à cause du refroidissement que j’ai contracté la semaine avant Roubaix, je n’ai pas réussi à retrouver mon niveau. C’était frustrant. La seule motivation pour que je puisse continuer à m’entraîner, c’est que le festival Elsy-Jacobs, c’est la course à la maison. Malgré tout, je respecte cette épreuve et je veux faire de mon mieux. Même si j’arrive ainsi avec une condition qui n’est pas optimale (…) Les années d’avant, il y avait une semaine de plus entre ma dernière classique et le festival. Auparavant, ma dernière classique était le Tour des Flandres et, après quelques jours de repos, j’avais le temps de recommencer par un gros bloc que je faisais soit dans les Vosges, soit dans les Alpes. Au départ de l’Elsy-Jacobs, j’étais un peu en fin de course, mais avec une charge de travail intéressante. Là, avec deux semaines de battement, ce genre de préparation n’aurait pas été possible. Cette année, il faut que je fasse avec ce que j’ai et on verra bien», nous indiquait-elle en substance dans notre édition de jeudi.

À dire vrai, même, en méforme, on se méfierait d’elle tant sa longue expérience joue pour elle. Comme sa motivation. On y revient. «Je sais que je ne serai pas compétitive, coupe-t-elle, définitive. J’ai fait, certes, quelques bons entraînements. Mais il me manque les hautes intensités qui font d’habitude ma force. Je sens que mon corps a besoin de repos et doit repartir avec une programmation d’entraînement pour reconstruire tout cela. Là, je n’ai pas le choix. Il y a des moments comme ça dans une carrière où on n’a pas le choix. Mais je suis réaliste sur mes propres chances. Et je suis très contente d’avoir Demi Vollering dans notre effectif. C’est intéressant pour moi, car je sais qu’elle est en forme. Si elle vient, c’est avec l’intention de jouer la gagne. Et moi, cela me donne de la motivation pour me mobiliser afin de faire mon travail pour elle et d’essayer de repartir avec une performance collective qui va nous satisfaire. Ma motivation a du coup repris un petit boost. Mais personnellement, je m’attends à souffrir. Je sais qu’il est temps de récupérer…»

Les choses sont donc assez clairement posées chez SD Worx. Une fois passées les modalités du prologue, l’équipe néerlandaise supportera vraisemblablement le poids de la course dès la première étape, et effectivement, Demi Vollering, deuxième ici même en 2019 alors qu’elle portait les couleurs de l’équipe Parkhotel Valkenburg, a tout pour faire la favorite numéro un. On comprend bien à l’énoncé précis formulé par Christine Majerus que le fait de sortir des classiques ardennaises en grande forme, sera un atout considérable par rapport aux filles qui se sont arrêtées aux Flandriennes.

C’est très probable que cette année, cela n’arrivera pas au sprint

Et pour ce qui de son état de forme, on peut faire confiance à Vollering, 25 ans seulement. La lauréate de la dernière Flèche Brabançonne a terminé deuxième de l’Amstel Gold Race puis, est montée sur la troisième marche du podium, que ce soit sur la Flèche Wallonne ou sur Liège-Bastogne-Liège (qu’elle avait d’ailleurs remportée en 2021). On peut également faire confiance aux compétences de Christine Majerus pour la guider à merveille sur les deux dernières étapes.

Du coup, c’est bien l’équipe SD Worx qu’on va retrouver au centre du jeu.

Parmi les opposantes, c’est évident que l’ancienne championne du monde italienne Marta Bastianelli (UAE) en impose. Comme Christine Majerus, elle n’a plus couru depuis Paris-Roubaix, le 15 avril dernier.

La formation Canyon possède en Alice Barnes et Lisa Klein deux noms, mais ces dernières sont apparues un peu à la peine depuis le début de saison. Les équipes Jumbo-Visma et Ceratizit, même incomplètes, se poseront vraisemblablement en opposantes. Comme la jeune Chria Consonni (Valcar). Mais il ne faut pas le cacher, c’est bien l’équipe SD Worx de Demi Vollering qui aura les clés de cette édition où on remarque la présence au départ de trois autres Luxembourgeoises enrôlées dans l’équipe Andy Schleck-CP NVST-Immo LOsch (Nina Berton, Maïté Barthles et Isabelle Klein).

Quant au parcours, il est semblable à celui de l’an passé où il avait singulièrement remanié. «Je le trouve plus dur qu’avant, analyse encore Christine Majerus, même si cela s’est terminé au sprint dans des pelotons réduits. Ce changement avait été bénéfique pour la course, même si, au final, cela s’est quand même terminé dans un sprint. C’est très probable que cette année, cela n’arrivera pas au sprint…» IL faudra pouvoir contenir les assauts d’une certaine… Demi Vollering!

Mode d’emploi

Épreuve par étapes classée Pro Series.

Les étapes :

Prologue, aujourd’hui à Cessange (2,2 km)

Premier départ à 14 h, rue Engelhardt (arrivée, rue Kohlenberg)

1re étape, demain à Steinfort (121,4 km)

Départ à 14 h 30, arrivée vers 17 h 40.

Parcours : un grand tour de 40,1 m, puis 4 tours de 20,1 km,

2e et dernière étape, dimanche 1er mai à Garnich (109,3 km)

Départ à 14 h, arrivée vers 16 h 30.

Parcours : premier grand tour de 59,3 km, puis (5 tours de 10 km)

Les équipes engagées :

World Tour : Team SD Worx (NED), Canyon//Sram Racing (GER), Jumbo Visma (NED), UAE Team ADQ (UAE), Liv Racing Xstra (NED), Uno-X Women’s Team (NOR), EF Education First-TIBCO-SVB (USA)

Équipes continentales : Ceratizit -WNT Pro Cycling Team (GBR), Andy Schleck-CP NVST-Immo Losch (LUX), Valcar (ITA), Top Girls Fassa Bortolo (ITA), IBCT (IRL), Parkhotel Valkenburg (NED), Multum Accountants-LSK Ladies CT (BEL), Stade Rochelais-Charente Maritime (FRA), Bepink (ITA), Saint-Michel Auber 93 (FRA).

Dix dernières lauréates :

2021 : Emma Norsgaard (DAN)

2019 : Lisia Brennauer (ALL)

2018 : Letizia Paternoser (ITA)

2017 : Christine Majerus (LUX)

2016 : Katarzyna Niewiadoma (Pol)

2015 : Anna Van der Breggen (NED)

2014 :  Anna Van der Breggen (NED)

2013 : Marianne Vos (NED)

2012 : Marianne Vos (NED)

2011 : Marianne Vos (NED)

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