Covid-19 : les maisons de retraite résistent bien

Les résidents des structures d’accueil prouvent que la vaccination fonctionne bien, selon la ministre Corinne Cahen qui présente un bilan plus encourageant qu’il y a six mois.

La situation n’a rien plus rien à voir avec les débuts de la pandémie, celle qui s’est particulièrement abattue sur les personnes les plus vulnérables logées en maison de retraite et de soins.

Il y a six mois, au moment où Jeannot Waringo présentait l’étude sur les clusters dans les structures d’accueil pour personnes âgées, quatre personnes sur dix décédées des suites du covid-19 étaient des résidents de telles structures. Ils ont été moins touchés par la première vague d’infection au printemps 2020 que lors de la deuxième vague, l’automne suivant ou encore au printemps 2021.

Aujourd’hui, la ministre de la Famille Corinne Cahen, dont l’opposition réclamait la tête, lui reprochant ce triste bilan, a pu la rassurer. «La situation est inversée aujourd’hui, les personnes âgées sont davantage protégées dans les structures d’accueil par rapport au reste de la population, les chiffres nous le démontrent», souligne Corinne Cahen qui se réjouit du peu de malades recensés parmi les quelque 6 000 personnes concernées et d’un nombre d’infectés «bien en dessous de la moyenne nationale».

Devant les députés de la commission de la Famille et de l’Intégration et accompagnée du Dr Joël Mossong, épidémiologiste au sein de la direction de la Santé, elle a présenté les chiffres les plus récents liés à la pandémie dans son secteur.

Parmi les 42 personnes actuellement positives «toutes sont quasiment asymptomatiques», précise Corinne Cahen. Pas de malade gravement atteint dans les structures d’accueil et le même constat est fait pour les réseaux d’aide et de soins où 57 personnes sont positives dont un dans un logement encadré.

«Le vaccin, et le surtout le booster, fonctionne bien et il ne faut pas oublier que chaque visiteur se fait tester à l’entrée de structures d’accueil, même s’il est vacciné trois fois», ajoute la ministre.

Selon les chiffres dont elle dispose, 60 % du personnel de ces structures ont reçu leur troisième dose. Si ce chiffre est inférieur à celui du personnel du secteur hospitalier (66 %), il est tout de même largement supérieur à la moyenne nationale.

Depuis le début de la campagne de vaccination début 2021, le nombre d’infectés au sein du personnel des structures pour personnes âgées dépasse celui des résidents. «Le problème du fonctionnement des structures s’est posé et c’est aussi pour cela qu’une loi a été votée pour réduire le délai d’isolement et permettre aux personnels de reprendre leur poste plus tôt», explique Corinne Cahen.

Aucune information n’a été fournie quant au nombre de salariés infectés. La ministre ignore aussi le taux de vaccination parmi les travailleurs frontaliers, les 60 % ne concernant que les résidents.

Le nombre de cas varie-t-il en fonction des régions ? Le Dr Joël Mossong a expliqué «qu’il existe certes des différences dans les régions proches de la France, où le taux d’incidence est supérieur à celui de l’Allemagne», mais que celles-ci sont tout de même «légères».

Dans son rapport sur les clusters dans les maisons de retraite et de soins, Jeannot Waringo avait conclu que le personnel avait joué «un rôle certain»  dans l’introduction du virus au début du cluster. Il préconisait d’inclure le personnel dans toutes les stratégies de prévention, telles que le dépistage et la vaccination.

C’est précisément cette catégorie qui serait visée par une obligation vaccinale sectorielle si elle devait être décidée encore ce mois-ci à la Chambre. Une majorité de parlementaires se montrent favorables à une telle obligation.

À la suite de la campagne de vaccination dans les établissements en janvier 2021, l’apparition de cluster avait clairement diminué́, à l’exception de celui de Lauterbann où les erreurs d’appréciation s’étaient accumulées.

Aujourd’hui, il n’y a pas plus de cluster. «C’est bien la preuve que le vaccin fonctionne», se réjouit la ministre de la Famille. Et que le variant Omicron fait moins de dégâts que son prédécesseur, Delta.

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