BGL LIGUE (12e JOURNÉE) Jeunesse – Fola sera traversé par l’idée du déclassement. Les deux équipes peuvent perdre gros au classement.
Un derby eschois n’a pas besoin de présentation. Reste que celui de cette première partie de saison s’annonce souffreteux. On parle là des deux seules équipes à avoir réussi à priver, très ponctuellement, le F91 du titre de champion ces dix-sept dernières saisons, mais qui auront la boule au ventre au moment de monter sur la pelouse de la Frontière, dimanche. La Jeunesse, qui a signé son pire début de saison du siècle sous l’influence d’une accumulation de blessures et de suspensions, autant que le Fola, champion en titre qui peut se retrouver potentiellement écarté de la course à sa propre succession, n’ont pas grand-chose à gagner d’une victoire, mais tout à perdre en cas de défaite.
«En plus, on a déjà connu mieux en matière de trêve internationale», souffle Sébastien Grandjean. Le coach du Fola a perdu du monde derrière en les personnes de Delgado et Grisez, mais pas que… «La défaite face au F91 a fait du mal, mais en plus, on n’a pas fait de bonnes séances. On n’est pas très contents actuellement.» C’est pourtant LE match à ne pas rater pour le club doyen, qui peut se retrouver à plus de deux victoires du podium en cas de défaite. Et encore plus de la première place. «Effectivement, même en perdant, on garderait la possibilité de finir européen, d’autant qu’on est toujours qualifiés en Coupe, mais cela deviendrait compliqué pour le titre, même si ce n’est pas notre objectif n° 1, assume Grandjean. Mais c’est la Jeunesse qui est la plus sous pression.»
Des retours inattendus des deux côtés ?
Ah, l’habituel jeu du chat et de la souris ! Le favori et l’outsider. L’équipe sous pression ou pas. Jeff Strasser le contourne, même confronté à la sacro-sainte règle du «un derby ne se joue pas, il se gagne». «Il y a aussi des moments plus difficiles qui nécessitent de remettre de l’excitation et de la positivité dans un rendez-vous. On veut être dynamiques, conquérants et tout le discours a été dans ce sens ces derniers jours.» C’est le seul moyen de prendre ce derby en forme de bâton crotté : la Jeunesse est menacée de se retrouver barragiste en cas de défaite. Et à potentiellement plus de 12 points du podium.
C’est bien pour ça que les Bianconeri, privés de quasiment tout leur secteur offensif, se raccrochent à toutes les demi-bonnes nouvelles qui passent. Deruffe et Maazou, forfaits en début de semaine, sont désormais seulement très douteux. Ce qui constitue une amélioration notable de l’ordinaire d’un staff technique qui continue de compter les morts (Kyei, Deidda, Boury, Besch, Soares, Diomandé…). Le Fola, lui, réfléchit. Ahmetxhekaj, auteur lui de deux bonnes semaines d’entraînement, va s’engouffrer dans la brèche d’une équipe bien fragilisée par la claque dudelangeoise. Et alors que d’aucun interpellent Grandjean sur ses choix de se priver de certains joueurs expérimentés (Mura, Dikaba, Muharemovic, Caron) pour ces rendez-vous cruciaux, lui répond en donnant plusieurs pistes : «Dikaba s’absente pas mal pour passer son diplôme d’entraîneur UEFA A, d’autres sont « fit », mais on leur a expliqué des choix qu’on assume… On privilégie les jeunes, ils le savent. Mais ça pourrait aussi changer.» Parce que quand la peur s’invite sur le terrain, l’expérience peut aussi servir de valeur refuge.
Julien Mollereau