Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La commission intergouvernementale franco-luxembourgeoise s’est réunie hier après-midi à Belval. La délégation française a été conduite par Clément Beaune, le secrétaire d’État français chargé des Affaires européennes. Ce rendez-vous a été coprésidé par Corinne Cahen, ministre à la Grande Région.
L’évènement, qui devait avoir lieu en juillet, a subi les contrecoups de la période covid avec un report de plusieurs mois : le travail pour avancer sur des projets communs a été ralenti à Paris et à Luxembourg à cause de la crise. Après ces embûches, les représentants français et luxembourgeois se sont donc rencontrés au cœur d’un quartier très symbolique : celui de Belval situé quasiment à la frontière.
Au menu de la sixième rencontre de ce type : des investissements avec de l’argent luxembourgeois pour développer la mobilité ferroviaire notamment de l’autre côté de la frontière, un petit élargissement du télétravail pour les frontaliers, un accord pour une étroite collaboration sur la formation des personnels de santé, la sécurité… Le Grand-Duché va débourser plusieurs dizaines de millions d’euros pour accompagner ce codéveloppement.
L’entente cordiale franco-luxembourgeoise se poursuit malgré parfois certains malentendus. Les mauvaises langues diront que les deux pays ne vont pas assez vite, que les projets ne vont pas assez loin, que des sujets tabous comme la rétrocession fiscale ou l’imposition des frontaliers n’ont pas été évoqués, mais les deux pays avancent. C’est déjà ça.
La France n’a jamais vu d’un mauvais œil le développement du Grand-Duché, encore moins les Lorrains qui connaissent les Luxembourgeois pas uniquement parce qu’ils peuvent être leur employeur, mais surtout parce qu’ils sont leurs voisins (voire des membres de leur famille).
Durant ces dernières années de développement effréné, l’humain a parfois été mis de côté et réduit à un élément comptable, statistique. Les habitants de la Grande Région n’ont pas qu’une « relation commerciale » avec le Grand-Duché ! Cette humanité est à remettre au cœur du débat. Ça tombe bien, Esch 2022 prévoit de jouer la carte de ce rapprochement. Et les deux pays en ont parlé aussi hier…
Laurent Duraisin