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L’élan de solidarité

Le 23 juin, jour de fête nationale, le Grand-Duc Henri avait posé le constat suivant : «En tant que nation, nous avons fait preuve de solidarité et nous avons démontré résilience et patience dans l’intérêt commun. Nous pouvons tous en être fiers.» Le souverain faisait alors référence à la gestion de la crise sanitaire au Luxembourg. Ces mêmes paroles peuvent aujourd’hui s’appliquer à la réaction du pays face aux terribles inondations.

Dès la nuit de mercredi à jeudi, un élan de solidarité a gagné Echternach, Vianden ou Rosport, pour ne citer que les trois communes les plus durement touchées par ces intempéries. Des voisins qui s’entraident, des habitants épargnés qui viennent prêter main-forte aux victimes, des citoyens qui proposent de loger de parfaits inconnus, des restaurateurs qui offrent nourriture et boissons aux secouristes et bénévoles mobilisés. Ces gestes et cet engagement illustrent que le repli sur soi et l’égoïsme sont peut-être moins répandus dans la société que l’on peut le croire. Malheureusement, il ne s’agit que d’une impression parcellaire. Hors état de crise, l’égocentrisme gagne du terrain. Les réticences pour s’engager davantage dans la protection du climat ne sont qu’un exemple parmi d’autres. Il faut toutefois espérer que ces catastrophes comme celles que vivent actuellement le Luxembourg, mais surtout l’Allemagne et la Belgique, provoquent une prise de conscience.

Souvent décrié comme égoïste en raison de sa politique fiscale agressive, le Luxembourg en tant qu’État est, lui aussi, résolument engagé sur la voie de la solidarité. La coopération au développement ou l’accueil de réfugiés sont deux exemples marquants. Le rapide déblocage de 50 millions d’euros pour venir en aide aux sinistrés semble être une évidence, elle doit toutefois être appréciée à sa juste valeur. Plus symbolique, mais tout aussi important, est l’envoi de secouristes en Wallonie et en Rhénanie-Palatinat, où la catastrophe naturelle est encore d’une tout autre ampleur qu’au Grand-Duché. La solidarité entre voisins européens n’est pas un leurre au Luxembourg. Une prise de conscience de pays membres plus récalcitrants est incontournable pour l’avenir de tout un continent.

David Marques

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