Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
À partir du 12 juin, une nouvelle loi Covid entrera en application qui prévoit de rendre encore plus de libertés aux citoyens. Lundi, les députés ont eu la primeur des informations en commission.
Les travailleurs ne sont pas tous revenus occuper les bureaux, loin de là. Les restaurateurs le ressentent bien et les clients qui ne disposent que d’une heure et parfois moins pour aller déjeuner n’ont pas envie de perdre un quart d’heure à faire un test. Cette constatation a été faite par les professionnels installés au Kirchberg. Les chanceux avec terrasse retrouvent le sourire, mais tous les restaurateurs n’en disposent pas. L’allègement des restrictions sanitaires est donc attendu de pied ferme et il devrait intervenir dès le 12 juin. Les ministres seront réunis en conseil demain et une conférence de presse devrait suivre pour annoncer les changements avant le vote d’une nouvelle loi Covid. Le nombre de personnes autorisées par table va augmenter et les heures d’ouverture seront plus larges.
Lundi, le ministre des Classes moyennes, Lex Delles, a dressé un premier bilan de la distribution de tests rapides après une demande en ce sens du groupe socialiste. Selon la taille de l’entreprise, les cafetiers et restaurateurs du pays ont tous reçu entre 80 et 640 tests rapides «pour commencer», comme le souligne le ministre des Classes moyennes, Lex Delles. Ce kit de départ a été envoyé par l’Horesca et la Chambre de commerce à 2 600 entreprises livrées à domicile.
«Nous avons constaté un retour d’environ 20% des colis par la Poste pour des adresses ou des destinataires inconnus», informe le ministre Lex Delles. L’Horesca a ensuite organisé une distribution à la House of Entrepreneurship et, enfin, un deuxième lot de 500 000 tests a été distribué à Luxexpo, où quelque 1 200 entreprises se sont rendues.
Secteur hôtelier : «La situation est encourageante»
En revanche, le ministre n’était pas en mesure de dresser un bilan des aides de l’État pour ce mois de mai pour les frais non couverts et les aides à la relance. Les aides du mois de mai ne sont introduites qu’en juin, il faudra patienter pour observer une différence, ou non. «J’ignore encore le détail des aides à l’avenir, mais nous allons faire un déphasage, car les restrictions seront assouplies et à l’avenir la situation devrait s’améliorer», explique le ministre.
Toutes les régions du pays n’ont pas profité à un même niveau du déconfinement progressif. Dans la capitale, les hôtels souffrent encore du manque de voyages d’affaires alors que les loisirs s’en sortent mieux. Il est parfois difficile de trouver encore de la place dans certaines régions touristiques du Grand-Duché qui ont retrouvé une bonne fréquentation. «Disons que la situation est encourageante pour l’ensemble du secteur hôtelier», estime Lex Delles, qui ne peut donner de chiffres.
Selon des chiffres non officiels qui circulent dans le milieu de la profession, le secteur évolue actuellement à un niveau de 65% de taux d’occupation, en moyenne. La situation devrait encore s’améliorer avec l’apparition d’un passeport sanitaire livrant les preuves d’une vaccination, de tests PCR ou antigéniques négatifs et des certificats de rémission du Covid-19. Le gouvernement planche encore sur son élaboration, même si le principe du certificat est acquis au niveau communautaire et qu’il permettra de lever de nombreuses restrictions encore en vigueur.
Les députés ont pu profiter également de la présence du directeur de la Santé, Jean-Claude Schmit, qui a expliqué que la loi Covid n’impose pas de déclarer sa positivité au Covid-19 aux autorités sanitaires. Il a précisé que chaque semaine environ 200 personnes ayant effectué un test antigénique rapide et ayant obtenu un résultat positif se sont déclarées auprès des autorités sanitaires. Mais le directeur de la Santé n’est pas en mesure de dire combien proviennent des clients du secteur Horeca ou des entreprises qui, elles, ont reçu quelque 5,7 millions de tests.
Les députés aimeraient cette fois inviter le ministre du Travail, Dan Kersch, pour dresser un bilan des tests rapides dans les entreprises.
En tout cas, les nouvelles sont plutôt encourageantes et, à partir du 12 juin, il est permis d’espérer moins de restrictions.
Geneviève Montaigu
Des rappels du ministère de la Santé
Le ministère de la Santé et la direction de la Santé ont tenu à rappeler que les concepts sanitaires validés par la direction de la Santé continuent à prévoir, de manière systématique, en cas d’obligation de test pour accéder à un évènement, trois options. La première consiste à présenter le résultat négatif d’un test PCR réalisé dans les 72 heures avant le début de l’évènement. Une autre exige la présentation du résultat négatif d’un test ou autotest certifié par une personne autorisée à cet effet en application de la loi Covid-19. Le test doit être réalisé dans les 24 heures précédant le début de l’évènement. La dernière option est de réaliser sur place, et sous la surveillance de l’organisateur, un autotest dont le résultat devra être négatif. Les autotests non certifiés par une personne autorisée ou dont le prélèvement n’est pas réalisé sous la surveillance de l’organisateur ne sont pas acceptés.
La ministre Paulette Lenert a d’autre part précisé dans une réponse parlementaire que la transmission du virus est fortement réduite après une vaccination complète. Certaines populations, d’ailleurs les plus vulnérables comme les personnes âgées, semblent cependant répondre moins efficacement au vaccin et donc développer une moindre protection. C’est important pour le régime de la quarantaine. Un possible allégement est encore prématuré alors que le taux de vaccination complète de la population reste encore faible. Un peu plus de 113 000 personnes ont été vaccinées complètement en date du 27 mai, soit environ 18% de la population.
