Il va falloir que les jeunes se retroussent les manches. Mais aussi le ministère de l’Éducation nationale. Depuis maintenant un an et demi, le coronavirus a semé la confusion dans les classes luxembourgeoises. Évidemment, des mesures ont été prises pour assurer l’enseignement de nos jeunes, mais il ne faut pas rêver. La situation a provoqué des retards dans l’apprentissage et il va bien falloir combler ces lacunes. Et cela ne se fera pas en un claquement de doigts, en quelques semaines à la fin de l’été. C’est une nouvelle approche pédagogique qu’il va falloir mettre en place pour permettre aux enfants et adolescents d’acquérir tout ce qu’ils devaient apprendre sur ces deux dernières années très perturbées. Le programme s’annonce chargé pour ceux qui doivent organiser l’acquisition des savoirs chez les plus jeunes.
Au-delà de ces compétences à appréhender et à intégrer, un autre travail restera à effectuer : réapprendre la normalité. Croisons les doigts, mais normalement l’année scolaire prochaine devrait être moins chaotique que les deux précédentes grâce au recul de la menace du coronavirus. L’école ou le lycée n’est pas qu’un empilement de savoirs, une masse de leçons qui s’agrège au fil des mois. C’est aussi une découverte de la vie en communauté avec ses règles, ses interactions avec ses camarades, les adultes, les enseignants. Rien ne remplace cette expérience. Ces moments ne peuvent pas se vivre par écran interposé mais dans les salles de classe, les cours de récréation, les activités périscolaires.
Finalement, c’est tout l’arbre de compétences que représente l’école qui a été ébranlé par la pandémie depuis mars 2020. Quelques feuilles se sont envolées, des branches se sont même cassées et il va falloir qu’un bon jardinier répare le plus vite possible les dégâts. La chose ne sera pas aisée et prendra, nous l’avons dit, du temps, beaucoup de temps. Mais la difficulté n’est pas insurmontable. Finalement, la crise a aussi permis de découvrir d’autres méthodes pédagogiques qui appuieront ce rattrapage à condition, bien sûr, que le présentiel soit maintenu dans les classes. Utilisons l’expérience tirée de l’épidémie pour en faire une force et relever ce défi.
Laurent Duraisin