Le Portugal, qui autorise à partir de la semaine prochaine les voyages touristiques pour la plupart des Européens, espère donner un coup de pouce à une filière, principal moteur de son économie, touchée de plein fouet par la pandémie.
Après le Royaume-Uni vendredi, le Portugal a autorisé samedi « tous types de voyage » y compris « les voyages non essentiels », à partir de lundi, pour la plupart des pays européens dont le taux d’incidence est « inférieure à 500 cas pour 100 000 habitants au cours des 14 derniers jours », selon un communiqué du ministère de l’Intérieur.
Tous les passagers de plus de deux ans devront toutefois présenter, avant l’embarquement, un test PCR négatif de moins de 72 heures. Les compagnies aériennes qui embarqueraient des passagers sans test encourent « une amende de 500 à 2 000 euros par voyageur », selon le communiqué.
Les restrictions, limitées aux voyages essentiels, se maintiennent pour les pays dont le taux d’incidence est supérieur à 500 cas pour 100 000 habitants. Ils seront en outre soumis à une quarantaine de 14 jours.
Encore des restrictions
Dans cette liste figurent cinq États de l’Union européenne (Chypre, Croatie, Lituanie, Pays-Bas et Suède) et des pays comme l’Afrique du Sud, le Brésil et l’Inde.
« Les restrictions se maintiennent pour les pays tiers » dont les voyageurs sont autorisés à se rendre au Portugal uniquement pour les voyages essentiels, a précisé un porte-parole du ministère de l’Intérieur. Les voyages essentiels concernent notamment les déplacements pour des motifs professionnels, les études, le regroupement familial ou des raisons de santé.
L’annonce du gouvernement portugais intervient après le feu vert la veille pour les voyages touristiques depuis le Royaume-Uni à partir de lundi.
Les liaisons aériennes avec la Grande-Bretagne avaient été suspendues en début d’année pour lutter contre la propagation d’une violente vague de l’épidémie de coronavirus et de ses variants. Les vols avaient finalement été rétablis à la mi-avril, mais uniquement pour les déplacements jugés « essentiels ».
Les Britanniques attendus
Après un hiver meurtrier marqué par plusieurs semaines au premier rang mondial en nombre de nouvelles contagions par rapport à sa population de 10 millions d’habitants, le Portugal a entamé le 1er mai la dernière étape d’un déconfinement graduel qui, pour l’heure, n’a pas provoqué de regain de l’épidémie de Covid-19.
Cette embellie sanitaire avait amené Londres à placer le Portugal dans sa « liste verte » de 12 pays où ses ressortissants pourront se rendre à partir de lundi sans devoir rester en quarantaine à leur retour.
« Le Portugal est le seul pays de l’Union européenne à figurer dans cette liste », s’est félicité la secrétaire d’Etat au Tourisme, Rita Mendes, qui a expliqué qu’étant donné « la proximité entre les deux pays, c’est important de chérir ce marché ».
Dès lundi, une trentaine de vols en provenance du Royaume-Uni sont attendus au Portugal, dont plus de la moitié à Faro, principale ville de la région touristique de l’Algarve (sud). « Je pense qu’il y aura beaucoup de touristes en Algarve la semaine prochaine », a précisé Jacqueline Steadman, directrice de l’agence Traveltimeworld, et qui se rend dès lundi matin à Faro pour préparer la venue de ses clients. Le 29 mai prochain, des milliers de supporters anglais sont également attendus à Porto (nord) pour assister à la finale de Ligue des champions entre Manchester City et Chelsea.
Manifestation à Lisbonne
Ces prévisions sont une aubaine la filière touristique sinistrée par la pandémie de Covid-19. Après une année 2020 catastrophique, les professionnels portugais redoutaient de voir s’échapper une deuxième saison d’été. Avec une contribution de 12,8 milliards d’euros, le tourisme a représenté 6,3 % du PIB portugais en 2020, contre 11,8 % l’année précédente, selon l’Institut national des statistiques.
Par rapport aux autres destinations estivales en Europe, « le Portugal part favori », se réjouit, dans des déclarations à l’agence Lusa, Daniel Alexandre do Adro, vice-président de l’association des hôteliers en Algarve (AIHSA).
Parallèlement des centaines de personnes, majoritairement sans masque, se sont rassemblées samedi à Lisbonne pour protester contre les règles sanitaires pour lutter contre la propagation du coronavirus et défendre « les libertés individuelles ».
AFP/LQ