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Le monde post-Covid

Très tôt dans cette pandémie de coronavirus, les plus optimistes se sont mis à rêver d’un monde meilleur. Leur espoir reposait sur l’onde de choc provoquée par cette crise, la plus grave depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Un ralentissement du rythme effréné que subit la société. La fin de la course aveugle à la croissance. La fin de la surexploitation des ressources naturelles. Les attentes étaient importantes. Ceux qui ont voulu changer le monde ont rapidement dû déchanter. La volonté d’apporter véritablement un changement n’est pas présente. Ni auprès d’une frange non négligeable des gens, ni auprès du camp politique. Et surtout pas auprès des grands et puissants qui régissent économie et société. L’enjeu financier continue à primer.

Se résigner n’est cependant pas une option. Ni pour les jeunes militants pour le climat, ni pour les syndicats. Le mouvement Youth for Climate a assigné en justice 33 pays – dont le Luxembourg – pour inaction climatique. Le gouvernement de Xavier Bettel est appelé à plaider coupable de ne pas s’être investi avec l’entrain nécessaire pour contrer le changement climatique. La Cour européenne des droits de l’homme doit encore trancher de ce qui adviendra de cette plainte initiée par de jeunes activistes portugais. En Allemagne, la Cour constitutionnelle a infligé dès jeudi un camouflet au gouvernement d’Angela Merkel en l’exhortant à présenter une politique climatique plus ambitieuse.

Retour au Grand-Duché où l’OGBL a lancé, à l’occasion du 1er-Mai, un appel pour que «la dimension humaine du travail doi(ve) être à nouveau revalorisée. Les êtres humains ne doivent plus être considérés uniquement comme des coûts de production, une marchandise ou une matière première». La réalité est que bon nombre d’entreprises ont profité de la crise sanitaire pour procéder à des restructurations qui ne sont pas forcément liées à l’impact du Covid sur l’économie. Le camp syndical a jusqu’à présent réussi à éviter le pire. Le plus dur reste cependant à venir. 

La course aux profits, mais aussi l’égoïsme – voir les vaccinations amassées par les pays les plus riches – sont déjà de retour. Un monde post-Covid plus juste risque de rester un leurre…

David Marques

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