Le ministre des Travaux publics, François Bausch, s’est fixé l’objectif de «sortir du dilemme des chantiers provoqué par l’obligation de rattraper un retard». Le retard du Luxembourg en termes d’infrastructure reste en effet important. Les investissements titanesques engagés ces dernières années n’ont pas encore permis de combler la lacune provoquée par le manque de prévision dans les années 90. Un Grand-Duché avec 700 000 habitants, scénario mis en perspective par l’ancien Premier ministre Jean-Claude Juncker, n’a pas été pris au sérieux.
En théorie, la taille réduite du Luxembourg devrait lui permettre d’avancer assez rapidement sur des projets majeurs. C’est toutefois le contraire qui se produit. La construction du tram a été discutée en long et en large pendant des décennies. La route du Nord ou le nouveau stade national sont d’autres exemples de projets d’infrastructure qui ont d’abord fait l’objet d’interminables débats. Au lieu de faire preuve de pragmatisme, les responsables politiques tendent à se compliquer la vie, avec à la clé des chantiers qui prennent non seulement du retard, mais qui en fin de compte coûtent aussi beaucoup plus cher que prévu.
La réalisation de contournements fait partie des autres épines dans le pied du développement du pays. Il n’est certainement pas viable que chaque commune réclame son propre projet de délestage. Cela est d’autant plus vrai que l’avenir de la mobilité doit nettement moins reposer sur le trafic individuel. Mais là où la construction d’un contournement est sensé, le projet est dominé par des dizaines d’années de discussions. Derniers exemples en date : Hesperange et Bascharage.
Tous les deux doivent passer par des zones naturelles. L’impact sur l’environnement mérite une analyse détaillée. Le projet à Bascharage vient cependant démontrer les failles qui existent toujours au bout de décennies de consultations. Conséquence : les ministères des Travaux publics et de l’Environnement se neutralisent. L’effet pervers est que le projet une fois achevé risque de ne plus correspondre aux besoins. À en croire les opposants au contournement, la pollution de l’air et le trafic sont déjà en baisse du côté de Käerjeng…
David Marques