L’homme qui avait violemment attaqué la fille de son ex fin 2018 à Esch-sur-Alzette n’a pas obtenu de réduction de peine devant la Cour d’appel.
«J’ai fait appel, car je trouve que 20 ans de prison c’est trop, Madame», s’était exclamé Jalal M. (42 ans) en s’avançant à la barre de la Cour d’appel. Le quadragénaire qui avait violemment attaqué la fille de son ex avec un marteau le 2 novembre 2018 à Esch-sur-Alzette voulait avoir une peine moins lourde.
Il demandait «un peu de clémence» et «une dernière chance». Il n’a pas obtenu gain de cause. Car mardi après-midi, la Cour d’appel a confirmé la peine prononcée en première instance par la 13e chambre criminelle pour la tentative de meurtre. Conformément aux réquisitions du parquet général.
Dans son réquisitoire, sa représentante avait soulevé l’«extrême brutalité» des faits. La victime venait tout juste de sortir du bus à l’arrêt des Terres-Rouges pour se rendre au travail quand son agresseur l’a attaquée en pleine rue. «Il lui a asséné au moins huit coups de marteau à la tête. Les coups étaient de nature à causer la mort. Quand il a arrêté, elle gisait à terre. Son pronostic vital était engagé. Sans l’intervention rapide des secours, elle n’aurait pas survécu.» La jeune femme de 30 ans, grièvement blessée à la tête, était restée plongée pendant trois semaines dans le coma.
Jalal M. qui dort depuis son arrestation à Schrassig n’en est pas à son premier séjour en prison. Une affaire de stupéfiants lui a valu en 2009 une condamnation, dont une partie de prison ferme. Ce qui rendait un aménagement de peine impossible.
Rendez-vous le 1er juin pour le volet civil
«Je vous rappelle que, pour une tentative de meurtre, vous encourez jusqu’à 30 ans de réclusion. Vingt ans de réclusion, c’est le minimum légal de la peine!», avait encore lancé la représentante du parquet général à Jalal M. Des circonstances atténuantes qui justifieraient que la Cour d’appel aille en dessous de ce minimum, elle n’en voyait pas. «Les regrets et les aveux, je les entends. Mais ces deux circonstances ont déjà été prises en compte par les premiers juges pour arriver à la peine de 20 ans.»
La peine de prison est confirmée. Mais pour les parties civiles, l’affaire a été refixée à la date du 1er juin. Ce volet n’avait pas pu être débattu lors du procès début mars car quelques heures avant l’audience l’avocat de la famille de la victime avait déposé son mandat. Elle n’a donc pas eu le temps d’en consulter un nouveau. Afin d’évaluer le préjudice de la victime, les premiers juges avaient ordonné une expertise. Cinq membres de sa famille, qui s’étaient également constitués parties civiles, s’étaient vu allouer 46 000 euros au titre du préjudice moral.
Fabienne Armborst
L’agresseur au marteau veut une peine moins lourde : «Vingt ans de prison, c’est trop!»