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Francine Closener : « Le tourisme ce n’est pas que le Mullerthal »


Francine Closener a inauguré ce nouvel outil du FabLab. (photo archives LQ)

Francine Closener, secrétaire d’État à l’Économie, a dépoussiéré l’Office national du tourisme et s’apprête à lancer le GIE sur les rails le 1er janvier prochain.

Améliorer la promotion touristique et surtout l’offre en la matière en faisant travailler les acteurs du tourisme ensemble afin qu’ils puissent proposer des «packages» régionaux. Voilà ce que Francine Closener veut développer tout en poursuivant la promotion à l’étranger, et notamment lors des missions économiques.

Le « nation branding » ou l’image de marque nationale définit trois grands axes. Comment allez-vous vous en servir pour vendre le tourisme?

Francine Closener : Le nation branding définit un fil rouge, ce qui doit être décliné par l’ensemble des secteurs. Les sondages ont bien révélé que la nature, le multiculturalisme et la qualité de vie figurent dans le top 5 des valeurs qui constituent les forces du Luxembourg. Nous sommes en train de définir une nouvelle stratégie de promotion de l’ONT (Office national du tourisme) qui s’appuiera sur les valeurs du nation branding.

Que voulez-vous changer avant tout dans la promotion touristique qui s’appuierait sur des valeurs comme la fiabilité, le dynamisme et l’ouverture?

Ce qui me gêne dans le visuel actuel de la promotion du Luxembourg, c’est l’absence de profil dynamique du pays et son côté ouvert. La nature y est abondamment représentée mais le tourisme au Luxembourg ce n’est pas que le Mullerthal et le circuit des châteaux, il y a la ville de Luxembourg qui absorbe les deux tiers des touristes. Il faudrait parler de ce qui se passe en ville en alliant tradition et modernité pour renvoyer une image plus dynamique de la capitale.

Autre exemple : Schengen, qui symbolise cette notion d’ouverture qui caractérise notre image de marque. Nous n’avons pas assez exploité jusqu’à présent le village de Schengen dans toutes ses dimensions. Les touristes asiatiques et ceux des pays de l’Est sont impressionnés par Schengen.Pour eux, c’est un véritable phénomène. Je suis sûre que l’on peut améliorer la promotion de ce village qui ne se limite pas à un musée. En parlant d’ouverture, nous devons insister sur le fait que le Luxembourg est le seul pays au monde à avoir inscrit dans son programme gouvernemental le principe du « Design for All ». Il s’agit de développer l’accessibilité dans les lieux ouverts au public, dans les transports publics, etc. Le Luxembourg pratique un tourisme pour tous et cet atout ne se retrouve pas encore dans les brochures de l’ONT. Il existe des hôtels et des attractions accessibles pour tous et on ne retrouve pas de lien dans les grandes brochures promotionnelles vers ces lieux labellisés. Il faut absolument intégrer ce concept de « Design for All » dans notre promotion touristique.

Les circuits de randonnée pédestre sont des produits qui marchent bien au Luxembourg avec différents circuits primés. Faut-il encore les améliorer?

Le Mullerthal Trail, c’est un circuit qui marche très bien et qui attire de nombreux touristes. Ce qui est un peu dommage, c’est que l’hôtellerie ferme ses portes à la fin de la saison estivale alors que beaucoup viennent arpenter les sentiers du Mullerthal toute l’année. Ceux-là viennent faire la randonnée chez nous, mais vont loger en Allemagne. Il n’existe pas de dates de début et de fin de saison, chaque hôtelier fait comme il veut et quand il ferme, il envoie son personnel au chômage, c’est ce que nous voulons éviter à l’avenir.

Comment?

En encourageant les investissements dans les hôtels. Ceux qui ont investi depuis longtemps dans leurs infrastructures et dans leurs offres s’en sortent très bien et sont ouverts en saison basse également. Je vais vous raconter une anecdote : Je me suis rendue en août l’année dernière dans la vallée de la Moselle, c’était un jeudi après-midi. Je me suis arrêtée dans un hôtel qui proposait une terrasse. Malheureusement, elle était fermée, seul l’hôtel était ouvert pour les clients mais impossible de profiter de cette belle terrasse pour boire un verre. Il y a un problème.

Entretien avec notre journaliste Geneviève Montaigu

Retrouvez l’intégralité de l’interview du lundi dans Le Quotidien papier d’aujourd’hui.

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