Près d’un mois après le début de la campagne de vaccination, le gouvernement annonce disposer d’un stock permettant de vacciner 10 350 personnes travaillant dans le secteur des soins de santé ainsi que les résidents des maisons de soins et de repos. Selon le décompte livré vendredi par la ministre de la Santé, Paulette Lenert, 4 695 personnes sont vaccinées. Les doses restantes seront écoulées au plus vite, annonce la ministre, qui s’est toutefois montrée inquiète du fait que seules 40,9% des personnes travaillant dans le domaine des soins aient donné suite à l’invitation à se faire vacciner. Ce chiffre est interpellant à plus d’un titre.
Le manque d’enthousiasme des professionnels de santé à l’égard de la vaccination n’augure en tout cas rien de bon pour la suite de la campagne de vaccination. Rappelons que 70% de la population devra accepter de se faire vacciner pour atteindre l’immunité collective, condition sine qua non pour retrouver la normalité d’avant mars 2020.
De l’autre côté, l’impatience et même la frustration de bon nombre de citoyens continuent de s’accentuer. Ils reprochent au gouvernement de ne pas pouvoir livrer d’échéancier. Un plan brut existe toutefois, même s’il n’a pas encore été dévoilé en grande pompe. Le 8 janvier, la ministre Lenert avait indiqué devant la Chambre que la priorité resterait réservée aux personnes vulnérables. Après les plus de 75 ans, concernés par la phase 2, doivent suivre les autres personnes vulnérables, à commencer par les 65-75 ans, les 50-65 ans et les moins de 50 ans. Toutes les autres personnes devront s’armer de patience. Leur tour arrivera tout à la fin.
Au vu des problèmes de production qui s’accumulent, l’épreuve de patience que constitue la lutte contre le Covid-19 risque encore de se prolonger. Le choix du gouvernement de ne pas vacciner à tout va sans être assuré de pouvoir administrer la deuxième dose du vaccin est cependant à saluer. Certains pays de l’UE l’ont fait et implorent aujourd’hui leurs voisins de les dépanner en vaccins. Mieux vaut avancer progressivement que mettre en péril les pas en avant réalisés, certes dans la douleur mais qui vont dans le bon sens.
David Marques