Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
L’indiscrétion a fuité mardi soir. Elle a vite été reprise par l’agence France-Presse. Selon le président français Emmanuel Macron, la grande campagne de vaccination contre le Covid-19 serait lancée le même jour dans tous les pays européens. Il a fait cette annonce à des patrons de groupes parlementaires de l’Assemblée nationale après un déjeuner. Le symbole sera fort, assurément, mais reste à connaître la date précise!
Cette date se rapproche et ce sera avant la fin de l’année, c’est presque certain. En effet, parmi tous les pays européens, certains commencent à s’impatienter et à taper du pied. L’Allemagne, embourbée dans une résurgence violente de l’épidémie, souhaite ainsi commencer à vacciner ses habitants le plus tôt possible. Et le symbole d’un lancement de la campagne de vaccination dans tous les pays européens en même temps ne semble pas vraiment être sa priorité. Les autorités allemandes auraient ainsi fait pression sur l’Agence européenne des médicaments pour qu’elle se penche au plus vite sur l’autorisation de mise sur le marché du vaccin Pfizer-BioNTech. L’Agence étudiera donc ce dossier le 21 décembre, c’est-à-dire une semaine plus tôt que prévu.
Il faut dire que l’Allemagne a de quoi s’impatienter (et s’énerver) car ce vaccin tant attendu est d’ores et déjà administré de l’autre côté de la Manche, aux États-Unis, au Canada… Et la liste de ces pays s’allonge de jour en jour. Il ne faudrait pas que l’Union européenne loupe cette étape décisive dans la lutte contre le coronavirus. Lorsque l’épidémie a frappé le continent en mars, elle s’est vite retrouvée dans l’ombre, alors que les pays prenaient souvent seuls des dispositions qui avaient de quoi faire bondir les plus europhiles d’entre nous : fermeture des frontières, limitation des déplacements des citoyens, surenchère pour obtenir masques et autres protections alors en pénurie. Aujourd’hui, l’Union européenne reprend le premier rôle et va répartir entre ses pays membres les vaccins commandés aux entreprises pharmaceutiques. Les doses ont été comptabilisées, les quotas attribués. Dans les pays membres tout est prêt, comme au Grand-Duché, pour lancer cette opération sanitaire insolite. Aux institutions européennes de jouer et de faire revivre des principes de solidarité parfois malmenés à cause de la pandémie.
Laurent Duraisin