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Coup de poker

Depuis le 26 novembre, l’Horeca, les théâtres et les cinémas sont fermés. Dans le même temps, les commerces, grandes surfaces comprises, restent ouverts. Dans un cas, un protocole sanitaire strict a été mis en place pour éviter les contacts rapprochés. Dans l’autre, les clients s’amassent par centaines. «Nous avons choisi de fermer les lieux où les gens ne portent pas de masque», se justifie le ministre des Classes moyennes, Lex Delles, dans notre «Interview du lundi».

L’argumentaire du gouvernement a d’autant plus de mal à passer que le confinement partiel tarde à produire ses effets. Dix jours après leur entrée en vigueur, les nouvelles restrictions n’ont pas encore permis de réduire de manière significative le nombre de nouvelles infections. Pire, en l’espace d’une semaine, la moyenne journalière est passée de 509 à 525 cas positifs. Ce n’est pas une hausse exponentielle, mais la tendance va toujours dans le mauvais sens.

L’autre grand point noir est la multiplication des décès liés au Covid-19. Sur les sept derniers jours, 41 victimes sont à déplorer. De 125 morts début octobre, on est passé à 353 victimes en ce début de mois de décembre. Au moins, la situation dans les hôpitaux a été stabilisée avec toujours une quarantaine de patients admis en soins intensifs.

Vendredi, le Premier ministre, Xavier Bettel, a encore refusé de s’exprimer sur ce qui attend le pays après le 15 décembre, date de la fin de l’arsenal anti-Covid actuellement en vigueur. Le gouvernement devra toutefois statuer rapidement. Au vu des chiffres actuels, il est quasiment assuré que les restrictions plus strictes adoptées récemment ne seront pas levées d’ici une semaine. La Chambre des députés devra voter un texte dans les sept jours. Pour respecter un minimum le travail législatif, une décision doit intervenir au plus tard mercredi.

Xavier Bettel a déjà exclu par le passé de jouer au poker en espérant que la vapeur se renverse. Le Premier ministre et son gouvernement sont une nouvelle fois dos au mur. Au vu de l’urgence sanitaire, le fait de pouvoir fêter un Noël en grand comité, longtemps mis en perspective pour justifier les restrictions, doit être aujourd’hui un souci mineur.

David Marques

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