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Cargolux – Une action syndicale secoue le Findel


Des avions étaient encore retardés sur le tarmac du Findel (en médaillon), au moment où le PDG deCargolux, Dirk Reich, et le président du CA, Paul Helminger, (2e et 3e à g.) déclaraient l'action «illégale». (Photo : AFP)

Le LCGB a retardé, hier, une quinzaine d’avions Cargolux, dont certains sur le tarmac du Findel. Le syndicat souhaite que la direction de la compagnie de fret aérien revoit sa politique sécuritaire.

La compagnie Cargolux a jugé l’action «illégale» et entend réclamer des dommages et intérêts. Une ordonnance du tribunal d’arrondissement de Luxembourg assigne d’ores et déjà le LCGB, son président, Patrick Dury, et l’Association luxembourgeoise des pilotes de ligne, à comparaître devant la justice, le 6 août, pour voie de fait.

L’action a surpris tout le monde, y compris certains membres du LCGB même et l’OGBL (lire ci-contre). Retour sur les évènements d’hier, qui ont chamboulé le quotidien du Findel.

Un communiqué de presse parvenu à 7 h 58 dans les rédactions du pays annonce la couleur : le syndicat chrétien fait état du lancement d’une action d’avertissement en cours depuis 3 h GMT (5 h à Luxembourg) et censée durer 24 heures. Raisons invoquées? «La direction de Cargolux refuse catégoriquement de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour rétablir la culture de confiance et de sécurité.» Le syndicat légitime son action par un mandat que lui ont conféré 96,5 % des pilotes de Cargolux afin de dénoncer les dérives supposées de la direction Cargolux, telle l’affaire d’espionnage de pilotes en arrêt maladie ayant abouti à leur licenciement (en avril dernier) ou encore l’épisode du «Wing Wave» de Seattle, lors duquel un avion a effectué une manœuvre très risquée (septembre 2014), sans que la direction ne réagisse.

«L’action est illégale, nous allons en justice !»

Ces deux exemples, «bien que n’étant que la partie émergée de l’iceberg» selon le LCGB, illustreraient à merveille les deux griefs formulés par le syndicat : défaut de confiance et défaut de sécurité vis-à-vis des employés de la compagnie. Parmi les trois grandes revendications du LCGB figure par exemple celle de donner à la délégation du personnel le droit d’initier ce qu’on appelle dans le jargon le groupe de révision d’événements (ERG), chaque fois qu’un incident le justifie.

«Cargolux a été auditée à trois reprises depuis le début 2015 et il a été confirmé que toutes les règles de sécurité ont été respectées», rétorque la compagnie. En attendant, plusieurs avions au départ de Los Angeles, Bakou ou encore Hong Kong étaient retardés sur le tarmac par le LCGB, les pilotes décidant de leur plein gré de décoller ou non. La compagnie s’estime à présent lésée et invoque d’énormes dommages pour cessation d’activité temporaire, aucun vol n’ayant en effet été annulé.

Cela étant, une ordonnance signée par la vice-présidente du tribunal d’arrondissement de Luxembourg, Malou Theis, a exigé l’arrêt immédiat de l’action, hier, vers 16 h. La suite? Cargolux compte se concerter avec ses conseils légaux et entamer des poursuites, l’action ayant été qualifiée d’«illégale», car entrant dans le cadre de la négociation de conventions collectives de travail. «Ce n’est pas une grève, mais juste une action concernant le volet sécuritaire et n’entrant donc pas dans le cadre des conventions collectives», rétorque le LCGB. Affaire à suivre le 6 août.

Claude Damiani

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