Les dégâts sociaux engendrés par la crise sanitaire sont loin d’être tous connus. La solitude des personnes âgées, confinées et donc privées de toute visite de leur famille, pèse lourdement. L’histoire retiendra que la fermeture instantanée des écoles à la mi-mars était principalement motivée par la protection des grands-parents, considérés comme les plus vulnérables.
Aujourd’hui, l’état des connaissances a évolué. Les plus jeunes sont bien moins «dangereux» en termes de propagation du virus qu’initialement pensé. Mais les enfants ont eux aussi payé un lourd tribut pendant le confinement. Si, dans un premier temps, le ministre de l’Éducation nationale avait mis en avant le succès de l’enseignement à distance, son discours a changé à la veille de la rentrée scolaire : «La crise a laissé des traces auprès des jeunes.» Privée de contacts sociaux, la jeune génération aurait quelque peu perdu les pédales. Également en charge de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch juge qu’il est désormais urgent d’atténuer les effets néfastes de la crise. Pour permettre aux jeunes de renouer avec leur vie sociale, il faudra vaincre la peur du virus qui reste présente chez de nombreux enfants et adolescents. Les clubs de sport ont signalé au ministre que leurs activités étaient peu fréquentées. Le chemin qui permettra à la jeune génération de regagner son bien-être sera donc long et périlleux.
Paradoxalement, la crise sanitaire aura un impact positif sur l’école. Comme dans bon nombre d’autres domaines, le confinement a permis à la digitalisation de faire un énorme bond. Claude Meisch est décidé à saisir cette occasion pour ancrer la vie scolaire 2.0 dans les écoles et lycées du pays. Le passage à l’ère numérique sera accéléré. Aussi excitant que puisse paraître cet exercice, il ne faut en rien négliger les fondamentaux de toute éducation. Apprendre à lire et écrire et développer un esprit critique devra toujours primer sur le tout-numérique.
David Marques