Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
On l’a suffisamment fait remarquer, quand le Centre Pompidou Metz sonnait creux, pour reconnaître que cet été, il déchire tout (sauf la voile blanche qui le recouvre, évidemment !).
L’expo Leiris & Co est d’une richesse inouïe. Art africain ou antillais, jazz, tauromachie, littérature et évidemment peinture avec 350 chefs-d’œuvre dont beaucoup signés Miró, Masson, Giacometti, Picasso, Lam ou Bacon, c’est toute une bonne moitié du XXe siècle qui se raconte galerie 3 à travers le travail de cet intellectuel majeur. On pourrait y passer des heures.
Plus complexe, la rétrospective de l’insaisissable Tania Mouraud comble des férus d’art contemporain. L’expérience sensorielle qu’elle offre ne laisse pas indemne.
Que dire enfin de l’expo Warhol Underground ! Par sa géniale scénographie, le visiteur plonge (c’est le mot) dans l’univers déjanté du pape du pop art. On y écoute, à donf, la musique psychédélique du Velvet Underground, on y regarde des vidéos hypnotiques, on y voit même voler des coussins (si, si !), au point qu’on en finit même par oublier qu’on est dans un musée. Résultat : les œuvres monumentales de l’expo semi-permanente Phares, conçue pour pallier le vide qui gagne parfois, entre deux événements, le CPM, paraissent presque superflues. Un comble !
N’importe quelle capitale artistique mondiale se damnerait pour bénéficier d’une telle programmation et d’une telle infrastructure. Mais c’est en Lorraine que tout cela se trouve. Dans ce bâtiment surréaliste que beaucoup de Lorrains ont déjà tendance à banaliser au bout de seulement cinq ans d’existence. Dans cet équipement hors du commun qui fait l’objet d’une âpre compétition politique à la collectivité locale qui lui versera le moins d’aides. Comprenne qui pourra !
