Ligue des Nations : Kulusevski, l’avenir de la Suède s’écrit en noir et blanc

En Serie A, l’ascension de Dejan Kulusevski a été aussi fulgurante que ses déboulés, balle au pied. L’heure est maintenant à la confirmation pour la pépite suédoise de 20 ans, tant avec la Juventus, qui a cassé sa tirelire pour lui, qu’avec la Suède.

L’équipe de France, samedi soir, n’aura pas à sa méfier des reprises de Zlatan Ibrahimovic, en retraite internationale depuis plusieurs années, mais devra garder un œil sur l’autre Suédois qui fait parler en Italie : Dejan Kulusevski, auteur d’une saison de feu sous les couleurs de Parme, où il était prêté par l’Atalanta Bergame. À seulement 20 ans, ce gaucher athlétique (1,86 m) aimant dribbler et prendre les espaces – il adore Ronaldinho et les feintes de corps d’Eden Hazard – a marqué dix buts (et offert huit passes décisives). Et ce, pour sa première vraie saison dans l’élite, après avoir été champion d’Italie des 19 ans la saison précédente avec l’Atalanta, où il a débarqué en 2016 en provenance du club suédois de Brommapojkarna.

Cette année pleine à Parme – où il dit avoir appris à « moins courir, davantage penser » et à « mieux manger » – a évidemment suscité l’intérêt de plusieurs clubs, dont Manchester United, Arsenal, l’Inter Milan. Mais dès décembre, la Juventus a sorti le carnet de chèques – 35 millions d’euros, plus 9 en bonus – pour prendre de vitesse la concurrence et l’engager jusqu’en juin 2024. Tout en le laissant finir la saison à Parme, comme le souhaitait l’ailier aux cheveux roux, au visage juvénile, mais à la tête froide. « Je me sens chaque jour plus fort et prêt à affronter de nouveaux défis », assurait-il en mai à La Gazzetta dello Sport qui lui faisait remarquer que la prochaine marche était très haute, avec cette Juve championne d’Italie sans interruption depuis 2012 et des partenaires comme Cristiano Ronaldo et Paulo Dybala.

« Il pourra devenir un joueur très important pour la Juventus »

Avec Arthur (24 ans, ex-Barcelone) et Weston McKennie (22 ans, ex-Schalke 04), les autres recrues turinoises, il est chargé d’apporter un peu de jeunesse dans l’effectif de la « Vieille Dame ». Sous les ordres du « Maestro » Andrea Pirlo, qui s’y connait en maniement de ballon, sa polyvalence devrait lui permettre de se faire une place sur l’aile droite ou dans un rôle plus central. Même si, dans une équipe qui a l’habitude d’avoir la possession du ballon, ce joueur amoureux des grandes chevauchées aura sans doute moins d’espace libre dans les défenses adverses.

Il pourra toujours compter sur sa technique : « le dribble, c’est un instinct pur », décrivait-il dans la Gazzetta dello Sport, au sujet d’un talent dont il avait tendance à abuser à ses débuts mais qu’il a appris à domestiquer, selon les propos d’un de ses premiers entraîneurs en Suède. « Il pourra devenir un joueur très important pour la Juventus, il a profil très intéressant », estime aussi Gian Piero Gasperini, l’entraîneur de l’Atalanta. Avec la vente record à la Juve de ce joueur acheté moins de 200 000 euros, le club bergamesque a engrangé selon des sites spécialisés une plus-value historique, de quoi atténuer la déception de devoir s’en séparer si rapidement.

Né à Stockholm de parents macédoniens, « Kulu » est aussi désormais très attendu sous le maillot suédois, qu’il a choisi de porter après avoir représenté la Macédoine chez les moins de 17 ans. Il ne compte à ce jour qu’une sélection, en novembre dernier face aux îles Féroé, les équipes nationales ayant été contraintes au repos forcé depuis pour cause de coronavirus. En attendant la deuxième, peut-être samedi contre la France, qui lui permettra de suivre les traces d' »Ibra », autre idole d’enfance dont il suivait les exploits, à la Juve et ailleurs : « C’est un champion en tout, il a changé la Suède. Mon rêve ? Devenir moi aussi, à ma façon, important pour mon pays. »

LQ/AFP