Piqués au vif

En France, certains médecins militent pour que les bébés, les enfants et les adultes qui ne sont pas considérés comme à risque se fassent vacciner contre la grippe et la gastro-entérite (rotovirus). La raison? Éviter un engorgement des hôpitaux en cas de retour massif des cas graves de patients malades du coronavirus cet hiver.
En plus de cela, la vaccination, notamment chez les enfants, permettrait d’éliminer les deux principales maladies évoquant le Covid-19. L’objectif est ici aussi d’éviter les tests inutiles chez les jeunes patients en cas de symptômes suspects afin, encore, de limiter le risque de saturation des moyens de santé en cas de violente reprise de la pandémie de coronavirus. Que ce soit chez les enfants ou les adultes, cette stratégie permettrait également d’éviter un confinement forcé des patients en attendant le résultat du test.
L’idée semble faire son chemin dans les cabinets médicaux chez nos voisins français, mais la tâche s’annonce ardue. Il faudra en effet convaincre une grande partie de la population qui n’en a pas l’habitude de se faire vacciner. Quand on connaît les débats autour des campagnes de vaccination qui polluent la mise en place d’une politique sanitaire efficace, cela interroge.
Le week-end dernier, dans de nombreuses villes européennes, des manifestations anti-masque ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes. Beaucoup criaient à la «dictature sanitaire» à cause des mesures les contraignant à porter ces bouts de tissu devant la bouche et le nez. On imagine leur réaction si une campagne de vaccination préventive contre la grippe ou la gastro est proposée ces prochaines semaines auprès de la population européenne!
Et ce même questionnement aura lieu quand, enfin, un vaccin efficace contre le coronavirus sera proposé à la population. Une nouvelle bataille commencera alors pour les pouvoirs publics afin qu’un maximum d’habitants soient protégés et pour faire du coronavirus un mauvais souvenir. Bon courage à eux…

Laurent Duraisin