Les professionnels de l’événementiel veulent montrer qu’ils sont capables de s’adapter et d’organiser des évènements tout en respectant les mesures sanitaires.
Depuis le début de la crise sanitaire, le secteur de l’événementiel est à l’arrêt et peine à retrouver de l’activité économique.
Évènement d’affaires, networking, congrès internationaux et nationaux, tables rondes, débats, fêtes d’entreprise, mariages, fêtes des voisins et autres festivités, autant d’événements rythmant notre vie avant l’apparition du Covid-19 et qui n’existent quasiment plus.
Pourtant, la législation luxembourgeoise n’empêche pas l’organisation de ce type d’évènement, à condition de respecter certaines règles sanitaires. Pour montrer que cela est possible, les professionnels du secteur se sont réunis en créant en mai dernier une fédération afin de trouver des solutions communes et mettre en commun la promotion de ce secteur qui emploie directement près de 3 000 personnes plus 1 500 personnes indirectement. «Nous avons créé la fédération LEA, acronyme de Luxembourg Event Association, avec la volonté de réunir les quelque 120 entreprises actives dans l’événementiel au Grand-Duché dans le cadre de cette crise sanitaire. Depuis peu, nous avons publié un guide de bonnes pratiques, « Save to meet », comparable à ce qui s’est fait dans le secteur de l’Horeca avec son « Save to serve » lors de la réouverture du secteur de la restauration. Ce guide est un outil pour les professionnels du secteur», souligne Charles Schroeder, président de la LEA et directeur de la société Party Rent.
« Notre marché doit apprendre à vivre avec le virus »
Contrairement à d’autres pays, il n’y a pas de réglementation lourde empêchant l’organisation d’évènements. D’ailleurs, pas plus tard que le week-end dernier, Luxexpo The Box a organisé son premier évènement – le Street Market – depuis le début de cette crise inédite et a pu accueillir plus de 10 000 personnes sur deux jours.
«Juridiquement, depuis le 25 juillet, le marché est de nouveau ouvert et autorisé. Si vous souhaitez organiser un banquet avec 500 personnes à Luxexpo ou dans votre entreprise, vous pouvez le faire mais vous devez respecter les règles sanitaires en vigueur comme les 10 personnes par table ou le port du masque obligatoire s’il y a des déplacements. C’est la même chose pour les séminaires. Si les places assises ont une distance de 2 mètres, le port du masque n’est pas obligatoire sauf en cas de déplacements, à l’entrée et à la sortie, etc.», explique Charles Schroeder, avant d’ajouter : «Nous devons faire la promotion du secteur évènementiel afin de montrer qu’il n’y a plus de barrières à l’organisation de tels évènements très professionnels, comme des congrès, des séminaires, qui n’ont pas de raison de ne pas être organisés. Notre marché doit apprendre à vivre avec le virus en respectant la distanciation et les nouvelles règles. Et nous pouvons organiser des choses dans un beau cadre. Alors effectivement, c’est toujours une contrainte de mettre un masque, mais le monde de l’événementiel doit accepter la nouvelle réalité et l’on doit s’adapter. Nous ne sommes plus dans la phase où il y a une interdiction», juge le président de la fédération.
Si le guide «Save to meet» doit donner les clés pour pouvoir organiser les futurs évènements, les professionnels doivent surtout convaincre les clients de revenir et vouloir organiser des évènements. Le public visé par la promotion de la LEA sont surtout les entreprises et les décideurs (le guide est disponible sur le site de la fédération).
«À nos clients, les chefs d’entreprise qui ont des produits à présenter sur des salons ou encore qui se posent la question de participer à des salons comme le prochain Home Expo à Luxexpo en octobre prochain, nous, notre message, est de leur dire d’y participer et que l’on peut les accompagner et que ce sera une belle édition cette année», assure Charles Schroeder, qui voit même un peu plus loin : «On pense déjà à la période des fêtes de fin d’année où les entreprises ont l’habitude d’organiser des évènements pour les employés et les clients. Peut-être que cette année on ne pourra pas faire une fête de fin d’année comme avant avec des gens qui dansent. Mais l’on peut organiser un repas de fin d’année. C’est un peu moins festif, mais c’est déjà mieux que rien. On peut faire un dîner, un déjeuner, créer une ambiance entre collègues, là encore c’est toujours mieux que de ne rien avoir.»
Relancer un secteur mis à rude épreuve
Pour montrer ce savoir-faire et l’adaptation des professionnels, la jeune fédération a décidé de frapper fort en organisant, fin septembre, un salon de l’événementiel en période de crise sanitaire, un «showroom Covid-19». «Nous voulons montrer à quoi peut ressembler un évènement type avec les nouvelles règles sanitaires, montrer ce que nous sommes capables de faire et surtout que nous sommes en mesure d’organiser des évènements», insiste Charles Schroeder.
Le rendez-vous est donc lancé et le secteur de l’événementiel espère pouvoir connaître un redémarrage dans les semaines et les mois à venir. «Depuis le mois de mars, le chiffre d’affaires des entreprises du secteur a chuté de 90% et le temps commence à se faire long. On garde espoir et l’on espère comme le reste de la société que la médecine va nous apporter des solutions face au virus. En attendant, on résiste. Je connais deux entrepreneurs qui ont déjà cessé leurs activités. Pour le moment, la grande majorité des entreprises du secteur tiennent le coup car avant la crise elles étaient en bonne santé. Il y a également les aides de l’État comme le chômage partiel, même si parfois la fluidité administrative n’est pas toujours optimale entre l’Adem, le Comité de conjoncture, le ministère du Travail et le ministère de l’Économie», termine le président de la fédération LEA.
Jeremy Zabatta