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Malgré le non-confinement, l’économie suédoise souffre


En Suède, les restrictions sanitaires sont pourtant bien moindres que partout ailleurs. (photo AFP)

L’économie suédoise s’est contractée de 8,6% au deuxième trimestre, par rapport au trimestre précédent, selon les chiffres de l’agence des statistiques publiés mercredi, alors même que le pays n’a pas instauré de mesures de confinement pour lutter contre la pandémie de Covid-19 à l’instar du reste de l’Europe.

« Le ralentissement du PIB est le plus important pour un seul trimestre depuis 1980 », par rapport au premier trimestre de l’année, précise l’agence suédoise dans un communiqué.

Par rapport au 2e trimestre 2019, la chute du produit intérieur brut est du même ordre, 8,2%, selon ces statistiques préliminaires. Bien que la baisse soit importante, les analystes s’y attendaient en grande partie. « Il s’agit, comme prévu, d’une baisse spectaculaire. Mais par rapport à d’autres pays, il est considérablement meilleur, en comparaison par exemple au sud de l’Europe », a déclaré Torbjorn Isaksson, analyste en chef de la banque Nordea, à l’agence de presse TT.

Contrairement à la plupart des pays d’Europe, la Suède n’a jamais imposé de confinement pendant la pandémie de Covid-19, ce qui a permis aux entreprises de continuer à fonctionner normalement. Cependant, l’économie du pays dépendant des exportations, elle a tout de même subi les répercussions du ralentissement mondial. Les responsables suédois ont insisté sur le fait que leur stratégie avait toujours visé la santé publique, et jamais le sauvetage de l’économie.

Le chômage des jeunes bondit

Le bilan est contestable : avec plus de 5 700 morts et 80 000 cas, la Suède est parmi les pays les plus touchés relativement à sa population. Certains PDG suédois ont estimé ces dernières semaines que la stratégie avait aidé l’économie à résister, mais les économistes sont eux prudents. « Je ne crois pas que la stratégie puisse expliquer les écarts d’évolution du PIB entre la Suède et les autres pays », souligne John Hassler, économiste à l’université de Stockholm. « Je pense que c’est plus lié à la structure des secteurs dans les différentes économies », souligne-t-il.

La Suède, pays exportateur, souffre des coups de frein du commerce mondial. Mais la faible importance pour son économie du tourisme, le secteur sans doute le plus touché par la crise du Covid, l’a protégé davantage que les pays du sud de l’Europe par exemple. En outre, les pays voisins de la Suède, comme la Norvège, le Danemark ou la Finlande, pourraient limiter la casse autant voire plus que leur « grand frère » nordique, alors qu’ils ont pris des mesures plus strictes. Les trois pays publient leur chiffre de PIB vers la fin du mois. La Norvège s’attend à une baisse de son PIB 3,5% et le Danemark de 4,1%, selon leurs banques centrales. Le recul suédois annoncé mercredi est légèrement plus fort que ce qu’attendaient les analystes, qui prévoyaient une chute aux alentours de 7%. Sous l’effet du coup de frein économique, le chômage s’est envolé en juin au plus haut depuis 1998, à 9,4%. Le chômage des 16-24 ans a notamment bondi à 28%, contre 20,4% en janvier.

LQ/AFP

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