Europa League – La nuit des demi-héros du FCD03

Exemplaire de combativité, le FCD03 a été à la hauteur de l’événement, jeudi soir à Trabzon lors du 2e tour aller d’Europa League. Sa courte défaite (1-0) lui donne le droit de rêver une semaine de plus. Les Differdangeois ont cédé au pire moment sur un coup franc magnifique de Mehmet Ekici (44e).

Quand Julien Weber s’endormira ces prochaines nuits, ses oreilles bourdonneront certainement encore. Jeudi, dans le bouillonnant stade Hüseyin Avni Aker, il a eu droit à un véritable festival de chants, tous plus bruyants les uns que les autres.

Le problème, c’est qu’à Trabzon, il n’y a pas qu’un kop qui hurle. Il y en a plein. Alors, après la mi-temps, le gardien differdangeois a de nouveau eu le droit d’être le mieux placé pour assister au concert qui se jouait dans les tribunes. Le test auditif a duré 90 minutes, mais la visite médicale lui a aussi permis de vérifier que ses réflexes et ses mains étaient dans un bon état. Pour ça, ce sont les joueurs de Trabzonspor qui se sont chargés de jouer les médecins.

Er Rafik à cinq centimètres près

Weber a beau avoir fait tout ce qu’il pouvait, il reverra dans sa tête pendant un bon bout de temps ce délicieux coup franc de Mehmet Ekici mourir dans sa lucarne. Il y a des buts qui font mal et celui-là, pris à la 44e minute, appartient à cette famille. Les dernières minutes d’une mi-temps sont en principe une chasse gardée du FC Differdange 03 et Trabzonspor n’avait vraiment pas le droit de faire ça. Pas à ce moment-là.

Le FCD03 a atteint un tel stade d’exigence en Europa League (dont il envisage d’atteindre le 3e tour pour la troisième fois en quatre ans seulement) qu’il va considérer cette défaite comme un mauvais résultat. Il faut pourtant dire les choses telles qu’elles sont : perdre d’un but dans une équipe dont le budget est 92 fois supérieur au vôtre est une petite victoire.

Oui, l’équipe de Shota Arveladze s’est créée un petit peu plus d’occasions que Differdange, mais non, il n’y avait pas un monde d’écart entre les deux équipes. Un constat qui suffit pour dire que le miracle sera jouable, dans une semaine au stade Josy-Barthel.

Pour cela, il faudra que la réussite redevienne rouge et noir. S’il y a une certitude à avoir du match de jeudi, c’est que si Omar Er Rafik, à la réception d’un centre parfait de Caron, n’avait pas placé sa tête au-dessus alors qu’il était seul aux six mètres (8e ), le match n’aurait certainement pas été le même.

On ne peut pas être un héros tous les jours et Er Rafik l’a vérifié. Jordan Yéyé aussi a eu deux fois sa chance de refroidir le stade Hüseyin Avni Aker, mais Onur était bien trop inspiré pour lui offrir ce cadeau sur deux magnifiques frappes enroulées.

Acclamés par le public de Trabzon

Le public de Trabzon est trop connaisseur pour se satisfaire de ce 1-0. Et s’il est trop bien éduqué pour siffler ses joueurs, il a rappelé à sa manière son mécontentement : en ovationnant chaleureusement les Differdangeois au coup de sifflet final, comme s’il s’agissait de ses propres joueurs. C’est un signe que les hommes de Marc Thomé ont plutôt très bien fait leur boulot et qu’ils auront le droit de regarder le tirage au sort, ce vendredi midi, à Nyon, avec l’appétit d’une équipe qui pourrait bien continuer l’aventure.

Matthieu Pécot