Les marchés européens sont repartis à la hausse lundi en dépit du risque d’une deuxième vague épidémique et des incertitudes économiques qui en découlent.
Pour l’avant-dernière séance du semestre, la Bourse de Francfort a gagné 1,18%, Londres 1,08%, Milan 1,69%, Madrid 1,39% tandis qu’à Paris, la hausse a été moins marquée (+0,73%). À Wall Street, au moment de la clôture européenne, les indices continuaient de verser dans l’enthousiasme. Pourtant, la pandémie de Covid-19 « est loin d’être finie » et « s’accélère » même, a averti lundi l’Organisation mondiale de la santé (OMS), appelant le monde à agir dès à présent sans attendre un vaccin.
« Il est évident que la réouverture des économies peut entraîner une poussée des cas de coronavirus, mais vu la réaction des investisseurs des deux côtés de l’Atlantique, il semble qu’ils n’y prennent pas trop garde en ce moment », constate David Madden, analyste pour CMC Markets. « La Floride et le Texas ont fait machine arrière sur certains aspects de la réouverture de leur économie mais comme ce revirement est relativement mineur, les marchés n’ont pas été effrayés », ajoute-t-il. La bonne tenue de Wall Street, soutenue par Boeing, permet aux marchés « de s’éloigner des niveaux un peu à risque » mais « il y a aussi un facteur technique dans le rebond observé » sur la séance après une semaine de repli, souligne de son côté Andrea Tuéni, analyste chez IG France.
Dans les faits, le virus continue de faire non seulement des ravages aux États-Unis mais semble aussi redémarrer en Chine, où l’armée chinoise a autorisé l’utilisation dans ses rangs d’un vaccin contre le Covid-19. Toute la semaine dernière déjà, l’aggravation de la situation sanitaire a retenu l’entière attention des investisseurs. Ils y voient un risque que l’épidémie renforce ses effets négatifs sur la croissance économique si de nouvelles restrictions sont mises en place et, ce, même si les Banques centrales et les gouvernements restent à la manœuvre.
Le dernier rapport sur l’emploi aux États-Unis très attendu
Rendez-vous préliminaire au plan de relance européen, la chancelière allemande, Angela Merkel et le président français, Emmanuel Macron, vont tenter dans la soirée de faire avancer ce projet de 500 milliards d’euros, financé par des dettes européennes mutualisées. Autre facteur positif, le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz, a apporté son plein soutien aux programmes d’aide de la Banque centrale européenne à la zone euro, à la suite des critiques exprimées par la plus haute juridiction allemande dans un jugement retentissant.
Au fil de la semaine, les observateurs de marché auront beaucoup de statistiques à suivre qui devraient leur permettra de mieux jauger la situation de l’économie. Ils attendent notamment la publication du dernier rapport sur l’emploi aux États-Unis, l’indice de la confiance des consommateurs américains et des indicateurs avancés PMI. Wirecard (+154,49% à 3,26 euros) : le titre du spécialiste des paiements en ligne, plongé dans un vaste scandale de fraude financière à près de 2 milliards d’euros, a clôturé avec une hausse à trois chiffres, tentant timidement de reprendre sa valeur, après avoir fondu de 97% en une semaine.
BP (+3,38% à 314,90 pence). Le géant pétrolier va céder pour 5 milliards de dollars ses activités de pétrochimie au groupe industriel britannique Ineos. Capgemini (-2,47% à 100,80 euros) a affiché le repli le plus prononcé au sein du CAC 40. Danone lui a emboité le pas (-2,11% à 62,10 euros) après avoir prévenu que son activité avait ralenti au 2e trimestre 2020 du fait de la crise sanitaire, avec notamment des ventes d’eau en bouteille « en baisse de l’ordre de 30% ».
LQ/AFP