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« Metz est plus libéré qu’avant »


«Je suis de la génération CPE, explique Margaud Antoine-Fabry. Ça a été mon premier engagement.» (photo RL)

Adjointe à la jeunesse à Metz, Margaud Antoine-Fabry est aussi en charge de Metz-Plage. À 26 ans, la benjamine du conseil porte un regard frais sur sa ville et sa région. Elle a grandi à Malzéville et vit à Metz depuis 2007. La « Nancéienne-Messine », ancrée à gauche, casse tous les codes de la politique lorraine.

Vous êtes en charge de la politique jeunesse de la ville de Metz. Quels en sont les axes forts?

Margaud Antoine-Fabry  : Le fil rouge, c’est de faciliter l’accès à l’autonomie pour tous les jeunes de la ville, quelles que soient leurs contraintes familiales et/ou financières. De les aider dans leurs études et de faciliter leur insertion professionnelle à travers la mise en place de plusieurs dispositifs. C’est le cas par exemple des projets jeunes qui s’adressent aux 11/30 ans, pour lesquels des bourses sont accordées.

Sur le plan politique, on parle beaucoup de la création d’une grande métropole Metz-Thionville. Vous y êtes favorable?

Oui, c’est extrêmement important. J’ai grandi à Malzéville, près de Nancy. Pour moi, le Grand Nancy, c’est une institution à part entière qui joue un rôle concret dans la vie des gens. Alors que Metz Métropole reste une coquille vide. Il faut aller plus loin pour pouvoir porter des projets et mutualiser des moyens.

Comment expliquer les différences entre Nancy et Metz? Les blocages sont plus importants dans l’agglo messine?

Oui, il y a énormément d’inertie dans son fonctionnement. Ça reste un club de maires qui veulent le plus souvent défendre les intérêts de leur commune. C’est pour cela que je suis favorable à l’élection des conseillers d’agglo au suffrage universel direct, pour que les candidats soient élus pour un projet pour l’agglo. Aujourd’hui, on se rend bien compte que les frontières sont dépassées et n’ont plus de sens. La dernière fois, un jeune de Woippy m’a demandé de bénéficier de la bourse pour le permis de conduire que nous proposons à Metz. Il habite à 100 mètres de Metz mais ne peut pas en profiter, ça n’a pas de sens.

Comment faire pour lever ces blocages, selon vous?

On y arrive en menant des projets ensemble et par la persuasion. Metz Métropole est un peu comme la Ville de Metz en 2007 : un terrain en friches avec des perspectives intéressantes, des choses à faire pour faciliter la vie des habitants et améliorer leur environnement.

Pour vous justement, en quoi Metz a changé depuis que Dominique Gros en est le maire?

Le développement de Metz-Plage résume bien cela, c’est une photographie des différentes politiques de la ville. Se tourner davantage vers les familles, faire attention au plus grand nombre, développer les politiques culturelles, sportives et de développement durable. C’est l’une des principales différences avec la période Rausch, la ville est plus accueillante, plus libérée. Il suffit de sortir le soir à Metz pour voir la différence entre 2007 et aujourd’hui : la ville a vraiment beaucoup changé, aujourd’hui, on a une impression de liberté.

Cela fait plus d’un an que vous avez découvert l’exercice de la politique. Quelles ont été les décisions les plus difficiles à prendre?

L’exercice le plus compliqué, c’est l’élaboration du budget 2015, car on a dû baisser notre budget de subventions aux associations de 3 % et le fonctionnement de 5 %. Ce sont des arbitrages compliqués à faire, en lien avec l’adjoint aux finances et le maire. Mais les gens comprennent que la situation est difficile pour la Ville et qu’il faut faire des choix. Les priorités justement, nous avons choisi de les porter sur les centres sociaux et les MJC.

Ces arbitrages vous sont imposés par les baisses de dotation décidées par un gouvernement socialiste…

Je m’en rends compte depuis l’an dernier, c’est une vraie bêtise de baisser les dotations de l’État vers les collectivités. On ne peut vouloir une protection des plus fragiles si on baisse les aides aux échelons qui s’occupent justement le mieux des plus fragiles.

Défendre les personnes les plus fragiles, c’est ça être de gauche selon vous?

Oui, c’est de faire attention aux plus fragiles et de faire en sorte qu’ils puissent sortir de cet état de fragilité. Il faut pouvoir donner les mêmes chances aux gens, qu’ils soient enfants d’ouvrier ou d’avocat, et favoriser leur accès à l’autonomie. Il y a tout un tas de freins dans la société, mais ce qui est important, c’est que chacun puisse faire ses choix seul, librement.

Entretien avec Fabien Surmonne (Républicain lorrain)

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