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Déchets nucléaires : le Grand-Duché déplore le plan « sans concertation » de la Belgique


La ministre luxembourgeoise a montré la carte des lieux où la Belgique pourrait enterrer ses déchets nucléaires à la frontière (Photo : DR).

La ministre de l’Environnement Carole Dieschbourg s’indigne d’un avant-projet d’enfouissement de déchets nucléaires belges à la frontière du Grand-Duché. Sept sites sont visés, dont certains dans le sud de la Wallonie, comme la Gaume. Elle incite les citoyens à se faire entendre via une consultation publique transfrontalière.

Cet avant-projet consisterait à un enfouissement de déchets nucléaires en Belgique, potentiellement à la frontière luxembourgeoise. « Une consultation publique transfrontalière est lancée », a précisé la ministre. Un nouveau coup dur, quand on sait que les Français ont déjà choisi le site de Bure, en Meuse, à 150 kilomètres du Grand-Duché.

Chaque citoyen, qu’il soit belge ou luxembourgeois peut donner son avis. La consultation est ouverte jusqu’au 13 juin 2020. « Je trouve cela dangereux de lancer une consultation si importante sur un sujet pareil en pleine crise sanitaire, et je compte en avertir le gouvernement fédéral belge », a précisé Carole Dieschbourg.

Il s’agit d’élaborer un plan pour de l’enfouissement de déchets nucléaires, « avec une étude des couches géologiques », notamment à la frontière. Les Belges partent donc directement sur l’option d’un enfouissement en profondeur. La ministre précise qu’elle n’a pas plus d’information, qu’il y a un « manque d’information d’ailleurs », et qu’elle sait juste qu’il y a sept endroits qui vont être sondés, « dont certains à notre frontière », avec des couches géologiques partagées avec le Grand-Duché du Luxembourg : « nos sources en eau pourraient être polluées pour des centaines d’années ». La Gaume est notamment dans les sites potentiels, ainsi que quelques autres régions proches. Les environs de Dinant ou de Namur sont également étudiés. La carte sera disponible sur le site internet du gouvernement dans la journée.

Les incohérences notoires

« Le rapport ne considère pas les risques transfrontaliers de l’entreposage, déplore la ministre. Les Belges estiment que le projet est trop lointain pour en parler avec les voisins, mais cet argument n’est pas recevable pour nous !  » Carole Dieschbourg voudrait que l’on tienne compte des impacts environnementaux de façon globale. « Il est inacceptable qu’un tel avant-projet puisse être arrêté, alors que nous, les voisins, ne pouvons pas savoir quels seront les risques pour nos sources d’eau et notre santé. »

Carole Dieschbourg incite les citoyens et les ONG a donné leur avis aux institutions belges, via cette consultation publique.  Le projet est pour le moment embryonnaire « mais il faut donner son avis maintenant ». Le site de l’état luxembourgeois permettra d’accéder aux démarches en ligne.

Hubert Gamelon

Lire aussi : la note technique réalisée par les autorités belges sur le sujet

 

 

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