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L’État augmente ses aides pour maintenir en vie les start-up


Le ministre de l'Économie, Franz Fayot, est décidé à accorder une aide rapide aux start-up (Photo : sip/julien warnand)

Le ministre de l’Économie, Franz Fayot, a présenté ce mardi l’outil financier qui doit permettre aux start-up de dépasser la crise en cours. L’État prendra désormais en charge un cofinancement des jeunes entreprises innovantes à hauteur de 70 %, avec un plafond maximal fixé à 800 000 euros.

«Il serait dommage de ne pas apporter des solutions adéquates aux start-up. Ce serait mettre à mal le travail réalisé par le Luxembourg pour devenir une start-up nation. Si rien n’est fait, il faudra tout recommencer», prévenait Élodie Trojanowski, secrétaire générale de la Fédération luxembourgeoise des startups (FLSU), dans un entretien accordé en fin de semaine dernière au Quotidien. Ces jeunes entreprises innovantes se sentaient en effet comme les grands oubliés du paquet de stabilisation de près de 9 milliards d’euros ficelé par le gouvernement pour réduire l’impact de la crise du coronavirus sur l’économie nationale.

L’appel du secteur a été entendu, du moins partiellement. Mardi, le ministre de l’Économie, Franz Fayot, a présenté devant la Chambre l’outil financier qui doit permettre aux start-up de dépasser la crise économique qui suivra la crise sanitaire. «Nous pouvons les aider de suite en ajustant la loi sur les entreprises innovantes. Il n’y a  pas besoin de légiférer», souligne d’emblée le successeur d’Étienne Schneider.

«Permettre de respecter leur business plan»

La loi en question prévoit depuis 2017 que les «jeunes entreprises innovantes» peuvent profiter d’aides étatiques à hauteur de 50 % de leurs besoins. Les start-up étaient obligées de pouvoir couvrir par d’autres moyens de financement l’autre moitié de leurs coûts. Le ministre Franz Fayot vient de décider d’augmenter la part de cofinancement par l’État de 50 à 70 % «afin de permettre aux start-up de respecter leur business plan». Le plafond des aides reste toutefois fixé à 800 000 euros.

Les start-up qui bénéficient déjà d’un cofinancement étatique de 50 % peuvent introduire une nouvelle demande pour bénéficier des 70 % annoncés ce mardi.

Les aides à l’innovation pourront, selon Franz Fayot, être cumulées avec d’autres mesures du paquet de stabilisation, telles que les reports de cotisations sociales et des impôts ou les garanties étatiques pour contracter des prêts.

Un premier pas de l’État vers les start-up

Toutes les entreprises ainsi que les indépendants peuvent décrocher jusqu’à 500 000 euros pour assurer leurs liquidités. Le budget total mobilisé par le gouvernement est de 300 millions d’euros. Les start-up semblent un peu perdu. «En effet, sur le formulaire à compléter en ligne pour la mesure relative aux indépendants, il est demandé de remplir la condition d’être une entreprise concernée par l’obligation de fermeture décrétée le 18 mars 2020 par le gouvernement et d’avoir un chiffre d’affaires de minimum 15 000 euros. Or la majorité des start-up ne peut pas cocher ces deux critères et donc ne pourra pas prétendre à cette aide», nous expliquait Élodie Trojanowski.

Mais du côté de ministère de l’Econonie on assure et on insiste: «Les Start-up peuvent bénéficier de l’aide de 500 000 euros votée hier à la Chambre des députés et donc ils peuvent profiter de l’enveloppe des 300 millions d’euros. Les start-up peuvent aussi bénéficier du chômage partiel pour leurs salariés»

Lors du débat à la Chambre, plusieurs députés avaient élevé la voix pour défendre la cause des start-up. «Il s’agit d’entités extrêmement fragiles. Je suis convaincu que le ministère de l’Économie trouvera avec ses partenaires tels que Luxinnovation les solutions adéquates», soulignait ainsi Tess Burton (LSAP). «Il est important que les start-up ne passent pas entre les mailles du filet. Il nous faut éviter d’étouffer l’innovation et l’entrepreneuriat. Ceux qui font preuve de courage pour se lancer ne doivent pas être laissés sur le carreau», complétait Stéphanie Empain (déi gréng).  Marc Baum (déi Lénk) s’était montré «étonné que la start-up nation que le Luxembourg veut être ne propose pratiquement pas d’aides à ces entités».

Un premier pas de l’État vers les start-up a été fait. Sur le terrain, d’autres initiatives ont déjà été prises. On peut citer la House of Startups, créée par la Chambre de commerce avec le soutien de la Ville de Luxembourg, qui a décidé une réduction de loyer de 50 % pour le mois d’avril dans ses quatre incubateurs de start-up. L’appel au secours reste toutefois lancé.

David Marques (avec Jeremy Zabatta)

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